Guillaume Sournac, à la gare de La Chaise-Dieu.
JFB
Le Syndicat Ferroviaire du Livradois-Forez (SFLF) a besoin de huit millions d’euros pour concrétiser ses ambitions dans le domaine des chemins de fer touristiques, de fret et de voyageurs. La reconnaissance attribuée par l’Ademe et France Mobilité, dans le cadre de son projet « Tenmod », devrait lui ouvrir des portes.
En 1986, la création du Parc naturel régional du Livradois-Forez relançait une histoire ferroviaire longue de plus d’un siècle, en remettant sur les rails un projet touristique. En 2011, les territoires concernés constituaient le SFLF, composé de cinq collectivités : deux agglomérations (Loire-Forez et Le Puy-en-Velay), deux communautés de Communes (Ambert-Livradois-Forez et Thiers-Dore-et-Montagne) et la commune de Peschadoires.
Un modèle unique en France
Hébergé à Saint-Gervais-sous-Meymont (Puy-de-Dôme), le SFLF est propriétaire-gestionnaire d’un réseau ferré de 150 kilomètres réparti dans le Puy-de-Dôme, la Haute-Loire et la Loire, ce qui en fait un modèle unique en France. Le foncier et les voies ont été rachetés à la SNCF et le fonctionnement est assuré par les cotisations prélevées auprès des collectivités.
Trois millions d’euros investis depuis 2011
Depuis 2011, sur ses ressources propres, le SFLF a injecté un million d’euros sur son réseau. Et grâce à diverses subventions (programme européen Leader, programme Territoire à Énergie Positive pour la Croissance Verte (Tepcv), Région Auvergne-Rhône-Alpes), les investissements ont atteint les trois millions d’euros. Des dépenses minimales qui n’empêchent pas le ralentissement de la circulation : sur la voie unique, le matériel roulant ne dépasse pas les 40 km/h. La vitesse commerciale a ainsi été diminuée de moitié par rapport à l'époque de la SNCF.
Les résultats de l’étude Tenmod attendus pour novembre
Portée par la Communauté d’Agglomération du Puy-en-Velay, une étude marketing est en cours et va alimenter la réflexion d’une liaison touristique du Puy-en-Velay jusqu’à La Chaise-Dieu. Mais la pertinence de ce chemin de fer ne se limite pas au seul segment touristique.
Car la connexion avec le Réseau Ferré National s’opère en plusieurs points de contact avec le réseau du SFLF : l’un, actif, à hauteur de Pont-de-Dore (Puy-de-Dôme) ; l’autre, qui peut le devenir avec des aménagements, à Darsac (Haute-Loire). Ce qui peut autoriser l’émergence de nouveaux modèles.
Le projet « Territoires de Nouvelles Mobilités Durables » (Tenmod) du SFLF a été le seul lauréat de l’Appel à Manifestation d’Intérêt lancé par l’Ademe. Les résultats seront présentés le 22 novembre à Courpière (Puy-de-Dôme), le 23 à Ambert (Haute-Loire) et le 24 à La Chaise-Dieu (Haute-Loire). « Notre modèle de financement est aujourd’hui très insuffisant pour répondre aux enjeux et aux ambitions que nous portons. Il nous faut trouver rapidement 8 millions d’euros », estime Guillaume Sournac, directeur du SFLF. Il compte sur l’étude Tenmod pour que son dossier soit retenu dans le prochain Contrat de Plan Etat-Région.