L’UAF, qui regroupe 150 aéroports de toutes tailles, conteste la réforme sur les vols domestiques qui condamne les liaisons point à point Bordeaux-Orly, Lyon-Orly, Nantes-Orly et Marseille-Lyon.
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Auditionné dans le cadre de la loi Climat et Résilience en début de semaine, l’Union des Aéroports de France (UAF) conteste l’interdiction des vols domestiques Lyon-Orly et Marseille-Lyon, lorsqu’il existe une alternative par voie ferrée en dessous de 2h30.
Présentée au Conseil des ministres du 10 février, la loi Climat et Résilience portée par la ministre de la Transition Ecologique, Barbara Pompili, sera bientôt présentée au Parlement. Cette loi est directement issue de la Convention Citoyenne pour le Climat voulue par Emmanuel Macron. Ce panel de citoyens avait opté, dans son volet « Se Déplacer », pour une interdiction de toute liaison aérienne domestique lorsqu’il existe un transport ferroviaire alternatif d’une durée inférieure à 4h. L’exécutif a ramené ce seuil à 2h30. L’organisation professionnelle, qui regroupe 150 aéroports de toutes tailles, conteste aujourd’hui cette mesure qui condamne notamment quatre lignes pour des liaisons point à point : Bordeaux-Orly, Lyon-Orly, Nantes-Orly et Marseille-Lyon. Il est entendu que les interdictions ne s'appliquent pas pour des trajets en correspondance.
Pas d'étude sur les conséquences économiques, concurrentielles et environnementales
L’UAF regrette l’absence d’études sérieuses sur les conséquences économiques, concurrentielles et environnementales de cette mesure. La suppression de ces lignes aura des impacts économiques, logistiques et touristiques importants. Concernant Orly, on pense aussi au groupe Air France qui se trouve contraint de négocier des aides d’Etat pour sa survie, tout en étant obligé par Bruxelles de céder une partie de son fonds de commerce, c’est-à-dire les « slots », à ses concurrents ! Avant la pandémie, les quatre lignes citées par l’UAF représentaient encore environ un million de passagers, dont plus de la moitié pour la seule ligne Bordeaux-Orly. « Ce qui veut dire que le transport ferroviaire est dans l’incapacité de répondre à la multiplicité des attentes des marchés », selon l’UAF.
En trente ans, l'aérien a divisé par deux ses émissions de CO²
De son côté, le Syndicat des Compagnies Aériennes Autonomes (Scara), lui aussi auditionné, considère comme discrimatoires, inefficaces et incohérentes ces mesures. En particulier, elles viseraient à dégrader la compétitivité des compagnies françaises face à leurs concurrents étrangers. Par ailleurs, selon le Scara, le transport aérien ne représente « que 2 à 3 % des émissions de CO² et elles ont été divisées par deux au cours de ces 30 dernières années ».
Dans ces conditions, l’UAF et Airports Council International Europ ont saisi la commission européenne sur ce qui est présenté comme un tour de passe-passe juridique concernant l’interprétation de l’article 20 du règlement européen 1008/2008.