La première station hydrogène a été inaugurée à Clermont-Ferrand en présences des élus et des entreprises partenaires.
Véronique Feuerstein
Le Conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes ambitionne de devenir le premier territoire à hydrogène de France et être le catalyseur du déploiement de cette nouvelle technologie en Europe. D’ici 2023, vingt stations à hydrogène vont être déployées dont la première a été inaugurée à Clermont-Ferrand.
Clermont Auvergne Métropole, la Région Auvergne-Rhône-Alpes, Hympulsion et Michelin ont inauguré, le 6 septembre dernier, la première station d’avitaillement de flotte privée ou publique à hydrogène. Elle pourra avitailler une centaine de véhicules par jour. La métropole clermontoise s’était portée candidate pour porter cet équipement de l’énergie du futur.
Leader et catalyseur
Cette installation est la première pierre d’un projet ambitieux porté par la Région Auvergne-Rhône-Alpes, « Zéro Emission Valley ». La Région ambitionne de devenir le premier territoire à hydrogène de France et d’être le catalyseur du déploiement de cette nouvelle technologie en Europe. Elle concentre d’ores et déjà 80 % des acteurs de la filière hydrogène française. Son projet Zero emission valley mis en place avec des partenaires publics et privés et avec un cofinancement européen prévoit le déploiement d’un millier de véhicules électriques à hydrogène roulant dans la région et la mise en place de vingt stations de distribution d’hydrogène et de quinze électrolyseurs.
Deux tiers de la production
Le développement de ce carburant dépend de l’installation d’une infrastructure de production, de stockage et de distribution de carburant. La Région détient les 2/3 de la capacité de production d’hydrogène française. Elle s’est engagée dans l’acquisition de cinquante autocars et cinquante camions de déchets. Clermont Auvergne Métropole et la Ville de Clermont-Ferrand ont, quant à eux, fait l’acquisition de six véhicules à hydrogène.
Pour assurer un réseau de distribution pérenne et rentable, la Région Auvergne-Rhône-Alpes a créé la SAS Hympulsion, avec la Banque des territoires, Michelin, Engie et le Crédit Agricole. Cette société a la charge du déploiement des stations de distribution.
Ce projet est porteur d’une révolution technologique et d’attractivité pour le territoire, sans commune mesure
Pour les partenaires du projet, investir dans l’hydrogène permet de réduire les émissions de gaz à effets de serre et diminuer la pollution de l’air. L’hydrogène permet une autonomie de 500 km contre 100 à 300 km pour l’électrique, avec un temps de recharge maximum de cinq minutes contre 8 heures pour une auto électrique. « Ce projet est porteur d’une révolution technologique et d’attractivité pour le territoire, sans commune mesure » soulignait Rémi de Verdilhac, secrétaire général du groupe Michelin.
Michelin carbure à l'hydrogène avec Symbio/Faurecia
Une technologie sur laquelle travaille Michelin depuis vingt ans. Le manufacturier est convaincu que la mobilité hydrogène est la meilleure solution, permettant de relever trois défis : la lutte contre la pollution, la baisse des émissions de gaz à effet de serre et la transition énergétique. Le groupe a d’ailleurs annoncé la création de la joint-venture Symbio avec Faurecia qui devrait être effective en octobre, qui produira des piles à hydrogène pour améliorer les performances de l’électrique.