Après l’acquisition en avril dernier de Circé, le groupe Studia développement continue de s’accroître avec deux reprises en cours dans la région parisienne. Spécialisé historiquement dans l’ingénierie, le traitement de l’information et la gestion documentaire, le groupe créé en 2009 va réaliser cette année 17 millions d'euros de chiffre d'affaires pour un effectif de 250 salariés, et il vise les 80 millions d'euros d’ici 2015.
"Sur les marchés industriels et tertiaires, la logique client est très sélective et elle a tendance à favoriser les acteurs les plus importants", explique Marc Decobecq, PCA de Studia développement. "Pourtant les clients apprécient beaucoup les sociétés plus petites mais expertes, mais elles ont de plus en plus de mal à accéder aux appels d’offres importants. La raison d’être de Studia est de regrouper des sociétés expertes dans un ensemble suffisamment puissant pour accéder à ces marchés."
Cette stratégie, le groupe la décline régulièrement par l’acquisition d’entreprises très spécialisées. La dernière en date concerne le groupe aixois Circé. En redressement judiciaire depuis octobre 2012, les quatre sociétés du groupe ont été liquidées en avril dernier et le fonds de commerce - ainsi que 27 des 30 salariés encore dans l’entreprise - a été repris via la société Circé Studia. L’opération s’est faite en association avec un autre candidat à la reprise de Circé : Alfadir, un BET de Bagnols-sur-Cèze (Gard), spécialisé dans le nucléaire, et qui monte à 35 % dans la société de reprise.
L’acquisition des savoir-faire de Circé, spécialisée dans le management de projets et la maîtrise des risques en milieux sensibles, dans le nucléaire en particulier, ajoute plusieurs expertises nouvelles au groupe Studia. En 2013, l’activité de Circé, qui réalisait 8 millions d'euros de chiffre d’affaires en 2009 (3,5 millions d'euros en 2012), apportera 2 millions d'euros supplémentaires à son chiffre d’affaires, attendu à 17 millions d'euros. L’enseigne Circé sera conservée ainsi que deux agences à Meyreuil et à Brest.
Ces jours-ci, deux nouvelles acquisitions sont en cours de finalisation dans la région parisienne : Altena, une société spécialisée en consulting et en éditique (chiffre d'affaires 2012 : 800 000 euros, effectif : 8 personnes), et Celisa, une entreprise spécialiste en gestion électronique de document (GED, chiffre d'affaires 2012 : 3,2 millions d'euros, effectif : 35 personnes).
Créée en 2009 par cinq actionnaires dont Marc Decobecq, Laurence de Rocca-serra, Olivier de la Fargue, Pierre Philippe Giudicenti et Raymond Gilette, Studia développement est aujourd’hui contrôlée par la holding Genvalue (Paris). L’entreprise a réalisé six acquisitions en trois ans et demi : e-technologies (gestion documentaire) en décembre 2009, SBC (infrastructure informatique) en janvier 2010, Lifing (ingénierie archivistique) en mars 2011, Interface (ingénierie, documentaire, ingénierie process, qualité, environnement) en juin 2011, Pegase (ingénierie documentaire) en janvier 2013 et Circé le mois dernier. Le tableau de chasse va passer à huit, avec les deux nouvelles opérations parisiennes.
Bien implanté dans le nord de la France et en Belgique, à Charleroi, le groupe Studia accompagne de nombreux clients à l’international. En quête de points d’appui solides, Marc Decobecq ne s’interdit rien : "Nous avons déjà de nombreux marchés à l’étranger et nous prospectons en vue d’acquisitions possibles en Belgique, en Suisse, au Canada et en Espagne", conclut-il.
Jacques Gelin
> Conformément à sa stratégie de regroupement, le groupe Studia développement est membre d’un GIE, Alliance High Tech dont nous aurons à reparler, et qui regroupe 300 sociétés de service.
Photo : ©J. Gelin. Marc Decobecq, PCA de Studia développement.
Sud Infos n° 828 du 10/06/2013