Ronan Le Boulaire, président du groupe Arcan, et Cassandra Valmorin, présidente de PermiGo 2, à Lyon en septembre dernier.
Depuis plusieurs jours, l’auto-école PermiGo deuxième version est sous les feux des projecteurs. De nombreux apprentis conducteurs clients de la société reprise par le groupe Arcan s'estimant lésés multiplient les démarches pour se faire entendre.
L'affaire est montée d'un cran depuis la fin de semaine dernière, lorsque le maire du 6e arrondissement de Lyon, Pascal Blache, où PermiGo 2 est implantée, a fait diffuser un communiqué de presse intitulé : « Scandale PermiGo : j'ai décidé d'interpeller le ministre de l'Economie ». Dans la foulée, les articles se sont multipliés dans la presse et les réactions sur les réseaux sociaux.
Liquidation en 2017
Pour rappel, PermiGo, dans sa première version, avait été créée à Lyon en 2015. Liquidée au début de l’année 2017, elle fut rachetée par le groupe Arcan. Une reprise qui semblait bien s’engager, avec une nouvelle feuille de route dévoilée à Lyon face à la presse, en septembre dernier.
Or, dénonce l'élu (Divers Droite), si lors de la reprise, la société s’était engagée à ce que les élèves déjà inscrits « bénéficient de la formation déjà payée », il n'en serait rien dans les faits. « Depuis début 2018, ces mêmes élèves (près d’un millier à Lyon et des dizaines de milliers dans toute la France, toujours selon le communiqué) se voient refuser cette formation et sont appelés à payer de nouveau, car selon PermiGo version 2, la société n’a plus la possibilité de continuer à délivrer des heures gratuites », écrit-il dans ce même communiqué.
Nous n'avons aucune intention de ne pas tenir notre engagement
Du côté de PermiGo, Ronan Le Boulaire, président du groupe Arcan, réfute ces affirmations, s'étonnant de ne pas avoir été contacté directement par le maire d'arrondissement. « Nous avions repris 5.500 clients de PermiGo 1 ; parmi eux, à ce jour, plus de 1.000 ont déjà passé leur permis avec nous, assure-t-il. Nous n'avons aucune intention de ne pas tenir l'engagement que nous avons pris, à savoir délivrer gratuitement les heures qui ont été contractualisées par ces « anciens » clients repris à PermiGo 1. »
Il n'y a facturation supplémentaire que dans les cas où le client a besoin, dans le cadre de sa formation au permis, d'heures supplémentaires
Selon lui, « c'est pour combler un vide juridique mis à jour par les avocats de PermiGo 2 qu'une partie des anciens clients doivent venir en agence signer un nouveau contrat (les anciens contrats n'ayant pas été repris juridiquement). Il n'y a facturation supplémentaire que dans les cas où le client a besoin, dans le cadre de sa formation au permis, d'heures supplémentaires, ce qui est assez courant ». Ainsi, conclut-il, « à moins que l'on ne nous savonne la planche au point de mettre la société en péril, nous tiendrons nos engagements ».
A l'instar de Pascal Blache qui dit avoir « interpellé directement Bruno Le Maire, ministre de l’Economie », Ronan Le Boulaire envisage de se tourner vers ce même ministre mais aussi vers le ministre de l'Intérieur, « notre ministère de tutelle, à savoir Gérard Collomb ». A suivre donc…