A gauche Florian Arot, directeur général de la holding Zest. A droite, Alexis Brunet, responsable commercial France.
Philippe Cornaton
Affranchir l'habitat des réseaux enterrés ou aériens, le rendre autonome en énergie et en eau. C'est le pari de Zest, start-up créée par Jean-Pierre Brunet, Pdg du groupe de TP Brunet Eco Aménagement à Ambérieu-en-Bugey.
Il y a deux ans, avec le concours d'un centre de recherche du commissariat à l'énergie atomique (CEA) de Grenoble, l'entrepreneur concevait un bâtiment mobile et démontable, connecté à des modules autonomes pour fournir électricité, eau potable, téléphonie, internet, recycler les eaux usées, chauffer ou climatiser l'habitacle. Construire des bâtiments n'étant pas le métier du groupe bugiste, l'activité a été abandonnée. Mais pas le concept des modules remplaçant les réseaux.
Présentation du concept à la COP 22
Fin 2014, une holding, Zest France, a été constituée pour ce marché très prometteur du « off the grid » (hors réseau) pour l'habitat nomade. Jean-Pierre Brunet, actionnaire majoritaire, s'est associé avec Florian Arot, codirigeant d'Aweis à Saint-Sorlin-en-Bugey, spécialiste de la connectique, du câblage et des coffrets électrique. Zest imagine, conçoit, et fait fabriquer ses modules, des « bornes-cubes » de 60 cm³, dont la structure est en métal. Un système intelligent embarqué pilote la fonction propre au « cube », production d'électricité, de chaleur, de froid, d'eau, etc. Il est conçu par une société d'ingénierie basée près d'Ambérieu, Akeoplus. Le découpage de la structure et son assemblage avec les composants du système sont réalisés par Axeis.
Zest a promu son activité lors de la COP 22 au Maroc, séduisant de nombreuses délégations comme de grandes sociétés, notamment dans le tourisme.
Un marché africain prometteur
Une filiale a été constituée à Marrakech avec un grand industriel. Elle va équiper un « éco-lodge » de 40 maisons. Chiffre d'affaires : 1 million d'euros. L'Afrique est un marché prometteur à court terme. « Le saut technologique sur ce continent peut être très violent comparé à nos vieilles sociétés occidentales. Les Africains savent que les réseaux ne viendront pas à eux », explique Florian Arot.
D'ici quatre ans, Zest pense atteindre les 10 millions d'euros de chiffre d'affaires avec cette filiale. La start-up bugiste prospecte aussi l'Amérique, avec une autre filiale aux USA, Ziba, et un bureau commercial. Jean-Pierre Brunet prospectera sur place toute cette année 2017. Un premier contrat a été signé pour une étude. Un état sud-américain pourrait participer à la création d'une troisième société.
En France, les projets arrivent, en Normandie dans l'écotourisme, à Grenoble dans l'immobilier. Zest France emploie six personnes et devrait compter quatre collaborateurs en plus d'ici la fin de l'année.