Jean-Pierre Barbier, président du Département de l'Isère : "Nous organisons la mutation des stations en pensant aussi à ne pas perdre d'emplois."
V.Riberolles
Le document présenté par le Département de l’Isère sur les conditions d’enneigement des domaines skiables et leurs évolutions à échéance 2025 et 2050 a permis de donner des éléments d’appréciation sur trois points clés : la ressource en eau, l’impact de la neige de culture sur les pratiques de glisse et les engagements financiers nécessaires pour les stations.
Inédite en France, cette étude vise à évaluer l’impact de la production de neige de culture sur la ressource en eau à horizon 2025 et 2050 et mesurer l’effort financier lié à la production de cette neige artificielle. Sur un sujet très sensible, le Département de l’Isère a eu l'idée de confier ce travail à des structures indépendantes : les laboratoires de recherche Irstea et Météo-France-CNRS, le Centre d'Etudes de la Neige regroupés au sein du GIEC, avec l’appui de KPMG pour la partie économie du projet et de NaturaScop sur les questions environnementales. L’enjeu était de disposer d’éléments techniques objectifs d’appréciation pour mieux appréhender l’avenir environnemental et économique des domaines skiables. Le pari semble gagné.
Les stations iséroises, au premier rang desquelles on trouve Les 2 Alpes, L'Alpe d’Huez, Chamrousse ou encore Villars de Lans-Corençon en Vercors, représentent 60 % du chiffre d’affaires annuel des entreprises touristiques iséroises dans les secteurs de l’hébergement et des activités de loisir. Elles ont généré en 2017-2018 une recette de 1,23 milliard d’euros.
Côté enneigement, l'analyse montre qu'en 2025 la surface équipée en neige de culture passera à 42 % contre 27 % actuellement. D'une façon générale, à l'échelle de l'Isère, les équipements en neige de culture envisagés sur les domaines skiables d'ici 2025, permettraient de maintenir un niveau d'enneigement en 2050, similaire à celui d'aujourd'hui.
47,7 millions d’euros dans les cinq années à venir
Les scénarios du GIEC sur la question de la ressource en eau concluent à la quasi-absence de pénurie et de conflits d’usages. Mieux « dans le futur, peut-on lire dans le rapport, l’évolution climatique et les régimes hydrologiques qui en découlent amélioreront généralement l’adéquation ressource-besoin en eau pour la dimension neige de culture. » Une dimension dont la traduction financière pour les domaines skiables se monte à 47,7 millions d’euros dans les cinq années à venir.