Nicolas Breyton, Pdg de Stellaria, une start-up issue du CEA et de Schneider Electric.
La start-up grenobloise Stellaria, créé en 2023 par le CEA et Schneider Electric, vient d'annoncer une levée de fonds de 23 millions d’euros pour développer son réacteur nucléaire à sels fondus à neutrons rapides d’ici 2035. Ces fonds serviront à doubler ses effectifs pour accélérer la R&D et finaliser le déploiement de son réacteur.
« Un réacteur à neutrons rapides de quatrième génération à sels fondus capable de régénérer entièrement ses combustibles pendant son fonctionnement ». Voilà comment la start-up grenobloise Stellaria, fondée en 2023 par le CEA et Schneider Electric, conçoit son Stellarium. Dans le cadre du développement de ce dernier, elle a annoncé, le 17 juillet 2025, lever 23 millions d’euros. Le tour de table a été mené par le fonds américain à impact At One Ventures et Supernova Invest en tant qu’investisseurs principaux et par les investisseurs historiques de Stellaria : CEA Investissement, Schneider-Electric, Exergon et Technip Energies.
Grâce à cette levée de fonds, Stellaria va doubler ses effectifs pour « développer son laboratoire de recherche à Grenoble, (...) continuer ses collaborations scientifiques et industrielles, et (...) déposer une Demande d’autorisation de création (DAC) pour une Installation nucléaire de base (INB) ». Elle vise la commercialisation de sa première unité de série pour 2035.
Une technologie innovante
L’ambition de Stellaria est de concevoir un réacteur nucléaire qui s’autoalimente, et ce pendant plus de vingt ans. Le tout « en réduisant les déchets nucléaires à vie longue (actinides mineurs) », ajoute la start-up. Pour Nicolas Breyton, PDG de Stellaria, cette technologie pose « les bases d’un modèle où les industriels électro-intensifs deviennent autonomes en énergie sur toute la durée de vie de leurs installations ».
Son but est aussi que le Stellarium décarbone la production énergétique, « qu’elle soit à destination de l’industrie ou du réseau ». La start-up voit d’ailleurs plus loin et estime que l’on pourrait diminuer de 99 % les émissions de CO2 et les particules de sites industriels en remplaçant les sources fossiles par le Stellarium.
Une levée de fonds stratégique
Cette opération se pose en modèle de frugalité. « Nous avons investi dans Stellaria parce qu’elle s’attaque aux principaux verrous techniques et économiques qui freinent le nucléaire : le coût, la complexité et les déchets », précise en effet Laurie Menoud, associée d’At One Ventures.
Ces 23 millions d’euros complètent par ailleurs un financement de 10 millions d’euros obtenu lors de l’appel à projets « Réacteurs innovants » de France 2030. Grâce à eux, Stellaria espère créer une réaction de fission dès 2029.