Le marché du logement neuf est toujours à l'arrêt. Après la tétanie des ventes, 2024 est logiquement marquée par la chute des mises en vente.
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Il y a un an, la Fédération des Promoteurs Immobiliers (FPI) tirait la sonnette d’alarme. Sur les neuf premiers mois de l’année, les ventes avaient chuté de 49 % sur la Métropole de Lyon. Cela ne s’est pas arrangé puisque sur les neuf premiers mois de 2024, la baisse est encore de 8 %. L’espoir ? La baisse des taux d’intérêt.
En un an, globalement, les ventes de logements neufs se sont un peu améliorées sur la Métropole de Lyon. Mais il s’agit d’un effet ponctuel lié aux achats massifs et cumulés de logements en bloc par les bailleurs sociaux locaux mais aussi de CDC Habitat ou Action Logement et qui sont liés à des aides locales ou nationales. C’est donc un arbre qui cache la forêt car sur les ventes classiques, la baisse se poursuit, de 8 % sur les neuf premiers mois de l’année. L’année dernière, la chute était de 49 % sur la même période. En cumulé, par rapport à la dernière « bonne année », c’est-à-dire 2019, les ventes se sont effondrées de 68 %. Conséquence, « les effectifs ont fondu de 30 % dans la promotion », estime Philippe Layec, président de la FPI Région Lyonnaise (et directeur régional de Spirit immobilier).
Autre conséquence, les prix se rétractent légèrement, de 5 %. « Ce n’est pas spectaculaire car les offres qui n’atteignent pas les conditions économiques sont de toute façon retirées du marché, sauf si les dossiers sont très avancés », commente Martin Revel, président du Centre Etudes de la Conjoncture Immobilière.
19 des 58 communes de la Métropole ne disposent plus d’aucune offre de logement neuf.
Martin Revel, président du Cecim.
Enfin, l'effet le plus spectaculaire est justement le retrait des offres. Faute de pouvoir vendre, les promoteurs stoppent tout. Sur les neuf premiers mois de l’année, les mises en vente ont chuté de 44 %. On recense seulement 819 mises sur le marché. L’offre disponible continue donc de baisser (-10 %). « À ce jour, 19 des 58 communes de la Métropole ne disposent plus d’aucune offre de logement neuf », s'étrangle Martin Revel. Et tandis que par le passé, on pouvait constater en cas de problème sur le marché lyonnais, un report en périphérie, ce n'est plus le cas puisque les tendances y sont identiques.
Notre oxygène, c’est la baisse des taux d’emprunt.
Philippe Layec, président de la FPI Région Lyonnaise.
Comment sortir de l’ornière, à l’heure où les logements manquent cruellement ? « Notre oxygène, c’est la baisse des taux d’emprunt », explique Philippe Layec. Car c’est bien avec l’augmentation de ces taux, cumulée à des prix élevés, que la crise avait débuté. Cette baisse des taux est aujourd'hui amorcée. Pour les professionnels de l’immobilier, il faudrait qu’elle s’accélère sans quoi il risque de ne plus y avoir grand-chose à vendre dans quelques années, ce qui lancerait un cercle vicieux et un prolongement la crise.
En attendant, la FPI tente d’intervenir sur d’autres paramètres défavorables. Ses représentants négocient par exemple avec la Métropole pour simplifier les règles de construction et augmenter les possibilités de densification urbaine. Car la morbidité du marché est également défavorable à la collectivité qui tire de substantielles ressources des droits de mutation.