Le secteur de la construction est le premier producteur de déchets et le premier consommateur de ressources.
DD
Après la plasturgie, c’est au tour des syndicats régionaux des travaux publics et des carrières de signer un accord avec la Région Auvergne-Rhône-Alpes afin de renforcer l’économie circulaire et la réutilisation des matériaux de construction.
Avec plus de 27 millions de tonnes de déchets produits annuellement en région Auvergne-Rhône-Alpes, le secteur de la construction est le premier producteur de déchets et le premier consommateur de ressources. 90 % de ces déchets, soit 24,4 millions de tonnes, sont inertes. Et très largement recyclés : 21,5 millions de tonnes sont réutilisées, le plus souvent en remblais, en réaménagement de carrières ou en sous-couches routières.
Après la plasturgie, la construction
Comme elle l’a déjà fait avec la plasturgie dans le cadre de sa feuille de route pour l’économie circulaire, la Région vient de signer un deuxième accord de filière avec les fédérations régionales des Travaux Publics (FRTP) et celle des Carrières (Unicem). Il s’agit d’améliorer encore le taux de recyclage des déchets inertes et notamment ceux de la démolition, avec un objectif de recycler deux à trois millions de tonnes supplémentaires chaque année d’ici 2031.
Pour y parvenir, les efforts porteront sur un ensemble d’actions : la prise en compte des déchets dès la phase projet, la sensibilisation des maîtres d’ouvrage à un plus grand recours aux matériaux recyclés, l’organisation des chantiers, l’approvisionnement en circuits courts, le tri des matériaux inertes, le transport plus économe et moins polluant des matériaux (généralement très pondéreux) ou encore l’innovation et l’adoption de nouvelles techniques sur les chantiers régionaux.
Six millions d'euros d’aide régionale à l’investissement
Sur la période 2021-2022, la Région va ainsi consacrer 6,165 millions d’euros à cet accord de filière : 6 millions via des aides directes à l’investissement des entreprises et 165.000 euros pour le fonctionnement de diverses actions (sensibilisation, communication, animation, formation…). Les aides à l’investissement concerneront l’amélioration du tri des déchets et de la qualité des matériaux, la valorisation de certains déchets (les enrobés par exemple) ou le recours à des liants biosourcés.
Des projets innovants (matériaux biosourcés par exemple), avec la réalisation de démonstrateurs, pourront aussi être soutenus financièrement dans ce cadre. Le cluster de la filière, Indura, sera bien sûr sollicité.
L’économie circulaire, ce n’est pas une obligation, c’est une chance
Lors de la signature de cet accord volontaire de filière en faveur de l’économie circulaire, Eric Fournier, vice-président à la Région chargé de l’environnement, a insisté sur le recyclage comme nouvelle forme d’économie : « L’économie circulaire, ce n’est pas une obligation, c’est une chance », a-t-il affirmé.