Depuis 2003, Sidas a très profondément élargi ses gammes.
Aufildeslumieres
Sidas, le spécialiste voironnais du confort des pieds multiplie les investissements. Dans son patrimoine immobilier autant que dans des entreprises qui lui apportent de nouveaux savoir-faire.
Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs, sur la zone d’activités qui longe l’aéroport, le nouveau bâtiment écoconçu de Sidas, qui abrite ses équipes marketing et innovation et un showroom, est quasi autosuffisant en électricité grâce à ses 800 m² de panneaux solaires. Il puise de l’eau à 12 °C à 50 mètres de profondeur pour équilibrer sa température été comme hiver, est isolé en laine de bois… François Duvillard, directeur général, veut en faire un symbole des valeurs de l’entreprise et de sa raison d’être : contribuer au confort des pieds et ainsi au bien-être des gens.
Du ski au running, au trail et au vélo
L’histoire de Sidas, qui fête cette année son 45e anniversaire, trouve son origine dans le ski. La société a été créée par trois moniteurs qui voulaient rendre les chaussures de ski plus confortables. Le déclic ? La vision, par l’un d’entre eux, de traces de pied sur une plage, raconte le storytelling.
Dans un premier temps, l’entreprise s’est adressée naturellement aux skieurs de haut niveau : Franck Piccard, Luc Alphand ou encore Edgar Grospiron ont utilisé ses semelles moulées à la forme du pied, capable de leur faire gagner quelques dixièmes de secondes en course. Puis ses techniques de thermoformage ont répondu à la demande des podologues. Les années 1990 seront celles de la diversification sportive : le confort des pieds, toujours uniques, n’a pas les mêmes exigences sur des skis qu’en running, trail ou vélo…
Tout pour le pied
En 2003, les trois créateurs de Sidas confient les clés de la société à un autre trio : à l’occasion d’un LMBO, François Duvillard prend le relais avec Jean-Pierre Delangle et Thierry Ravillion. Un nouveau souffle, de nouvelles ambitions. La stratégie passera désormais par l’élargissement des gammes de produits autour du pied (chaussettes, textiles, accessoires, gels, orthèses) y compris par des croissances externes comme les rachats de Therm-ic en 2013 (chauffage des chaussettes et chaussures de ski), puis de Qenoa (produits d’hygiène et de soins) six ans plus tard. Parallèlement, la société est entrée dans le digital en prenant une participation dans la société allemande Corpus-e : désormais, elle récolte et analyse des data pour préconiser ses solutions de fitting. Aujourd’hui, le fabricant de semelles, standard ou sur mesure, dispose d’une base de données de plus de 500.000 pieds scannés et fabrique des machines équipant les magasins de sport (scanner de pieds, analyse de la démarche…). Il a réalisé en 2019, un chiffre d'affaires de 45 millions d'euros dans 45 pays (50 % des ventes au lieu à l'export) avec 200 personnes (dont 140 en Isère).
La nouvelle vitrine iséroise de Sidas abrite aussi son académie qui forme chaque année des centaines de clients, professionnels du pied et vendeurs de chaussures de sport. Des relais indispensables pour le conseil et… le bonheur des pieds.
Cet article a été publié dans le numéro 2435 de Bref Eco.