Emicontrols utilise ses brumisateurs pour désinfecter les ateliers du fabricant de dameuses Kassböhrer.
Depuis l’entrée en confinement du pays, pas un jour ne passe sans qu’un industriel ne nous informe de la reconversion partielle ou totale de ses activités (textile, chimie, mécanique, plasturgie) pour répondre aux énormes besoins générés par la crise du Covid-19. C’est la preuve d’un possible et rapide retour de fabrications sur le sol français, pour peu que la demande soit là.
Masques, blouses, protections en plexiglas, gels hydro-alcooliques… entre l’envie de se rendre utile et l’opportunité de nouveaux business, l’industrie fait preuve d’une incroyable réactivité. « Stop à notre dépendance à la Chine », lançait récemment Laurent Wauquiez, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, lors d’une conférence de presse destinée à vanter les mérites de ces entreprises qui ont su répondre présentes. Des grandes (bioMérieux, Michelin, Danone/Evian, Seb) mais aussi de plus petites*, d’une souplesse à toute épreuve pour concevoir et fabriquer des produits introuvables dans l’Hexagone quelques jours auparavant… et qu’elles vendront à foison durant les prochains mois.
Désinfection d’ateliers
L’ancienne Emicontrols est une entreprise italienne filiale du groupe TechnoAlpin (siège France : Dardilly/Rhône), bien connu dans nos stations de ski pour ses enneigeurs. La technologie maison (brumisation de l’eau) lui sert à fabriquer des pulvérisateurs destinés à l’abattage de poussière sur les chantiers de BTP ou dans les carrières, à la réduction des odeurs et la lutte contre le feu. Emicontrols a eu l’idée d’adapter ses machines à la désinfection d’ateliers industriels dont les besoins vont se faire sentir avec le déconfinement à venir. Les quelques installations réalisées en Italie ont été convaincantes. En France, c’est près d’Albertville, dans les ateliers du fabricant de dameuses Kassböhrer, que les premiers essais ont eu lieu, tout aussi probants.
Le brumisateur, une sorte de spray géant monté sur roulettes, envoie dans l’atelier un brouillard de très fines gouttelettes, mélange d’eau et d’agent désinfectant inoffensif, qui mettront plusieurs dizaines de minutes pour se redéposer sur les surfaces à nettoyer, dans un rayon de 50 mètres. D’ores et déjà, Emicontrols propose cette technologie, qui consomme très peu d’eau (4 litres/minute), pour des usages extérieurs : l’appareil, installé sur une remorque mobile ou sur la plateforme d’un camion, peut parcourir des rues. Des tests sont en cours dans des ports pour désinfecter les containers.
Et l’on peut imaginer d’autres applications : entrepôts, salles de spectacles, etc. Des sociétés comme Bro Brumi-sation (Romans) ou encore Hellomoov (Bourgoin-Jallieu) y pensent aussi.
*Greentech (Puy-de-Dôme) ; Real Inox (Loire) ; Orapi (Ain), Phytema (Savoie), Labojal (Rhône), Sodevi (Puy-de-Dôme), Boldoduc (Rhône), Ouvry (Rhône), IPS Groupe (Haute-Loire), Acett (Ain), Tissages de Charlieu (Loire), Brave (Savoie), Porcher (Isère), Tissage Carret (Savoie), Savoie International (Haute-Savoie), Pigagnol (Cantal), Comas (Ain), Thé à coudre (Puy-de-Dôme)...
Cet article a été publié dans le numéro 2410 de Bref Eco.