Des cimes des arbres aux sommets enneigés, il n’y a qu’un pas que Bruno Martinier vient de franchir. Après dix ans passés chez Adventure Group, entreprise lyonnaise qu’il a cofondée et qui gère des parcs acrobatiques (City Aventure à Sainte-Foy-lès-Lyon et Albigny) et un espace de loisirs (Azium à Lyon-Confluence), ce natif de Chambéry a entrepris un virage à 180 degrés en lançant une marque de vêtements : “Je ne voulais pas inventer une marque de toute pièce. Et c’est en feuilletant de vieux livres que je suis tombé sur Skidress”, raconte Bruno Martinier.
Créée en 1930 à Strasbourg par Charles Muller et Charles Diebold (qui fut également l’un des fondateurs de Val d’Isère et de la première école française de ski en 1936), Skidress connut son heure de gloire en 1948 lors des Jeux olympiques d’hiver de Saint-Moritz. Equipé d’un dossard aux couleurs de la marque, Henri Oreiller, le “
fou descendant ”, devient le premier champion olympique de descente du ski français. Puis, quelques années plus tard, la marque est déclinée en version “mode” avec l’aide de stylistes, dont un certain Thierry Mugler qui contribuera à son succès auprès des stars de l’époque comme Sylvie Vartan et Michel Polnareff qui s’affichent al ors en Skidress Chaparral. L’aventure finira cependant par un dépôt de bilan, en 1980. C’était sans compter sur Bruno Martinier qui, en accord avec la fille de l’ancien dirigeant, a souhaité faire renaître cette marque de “sport chic à la française”.Pour le lancement de la gamme à l’hiver 2014, le dirigeant a sillonné les boutiques de stations pour présenter sa collection qui se veut “à la fois technique et tendance pour les sports d’hiver et la détente”. Après une première saison où l’accueil a été plutôt bon - “certains responsables de magasins se souvenaient très bien de la marque car leurs parents en avaient déjà vendu” - Skidress entame son deuxième hiver avec une collection d’une vingtaine de pièces et accessoires (pulls, vestes, fuseaus, cache-cou, etc.) positionnée haut de gamme, et “uniquement réalisée à partir de tissus français et italiens”, insiste Bruno Martinier. La société travaille avec bon nombre d’entreprises de la filière textile rhônalpine : Balas Textile et SMB dans le Rhône, Cheynet et Neyret dans la Loire, Jonathan & Fletcher à Annecy-le-Vieux, une entreprise de tricotage à Roanne… “et mon fabricant de boutons se trouve à la Croix-Rousse”, souligne le dirigeant qui confie la confection à des usines tunisiennes et françaises.
Présente cet hiver dans une quarantaine de stations des Alpes “et un peu en Italie”, la marque commence également à apparaître dans les boutiques de centre-ville. Et d’ici à la fin de l’année, la collection sera disponible en ligne. Bruno Martinier veut faire de Skidress une référence “qui met le design en avant malgré la technicité du produit”. Le dirigeant a levé 500 000 euros apportés par un sportif de haut niveau qui détient 20 % du capital, 2RCarré (agents commerciaux ; 18 %) et le bureau de style Jonathan & Fletcher qui a pris 5 %. Le petit galon bleu blanc rouge devrait (re)faire parler de lui.
Corinne Delisle
@corinnedelisle
Photo : ©JM Favre.
Bref Rhône-Alpes Auvergne n° 2220 du 28/10/2015
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