Avec une progression de 60 % de son carnet de commandes en 2012, Philippe Robert, directeur général de Smac, une entreprise toulonnaise spécialisée dans les élastomères innovants pour l’aéronautique, muscle encore sa R&D et libère de l’espace pour accompagner la croissance et conserver son avance.
Après l'accroissement de la surface du laboratoire d’essais et R&D en 2012 de 150 à 400 m² représentant un investissement de 200 000 €, Smac réorganise son atelier de production en 2013. La Société Epcots, filiale comme Smac du groupe MontBlanc Technologies, déménagera en 2014 avec ses quinze salariés dans un nouveau bâtiment de 600 m² sur deux étages à côté de l'édifice actuel, libérant de l'espace pour sa grande sœur. Un investissement d’un million d’euros dont le financement vient d’être bouclé. "Ce gain d’espace nous permettra de nous réorganiser et d’accueillir des équipements semi-automatisés pour augmenter nos cadences et fiabiliser nos process", explique Philippe Robert, directeur général de cette entreprise qu’il a racheté en 1997 au groupe Thales avec deux autres actionnaires.
La PME de 42 personnes, qui a réalisé en 2012 un chiffre d’affaires de 5,7 millions d'euros, en progression de 10 %, a surtout engrangé pour les années à venir un carnet de commandes en augmentation de 60 %. Un résultat qui lui fait espérer une augmentation de son chiffre d’affaires de 40 %, à 8 millions d'euros d’ici deux ans.
La politique consistant à investir massivement dans la R&D a commencé à porter ses fruits en 2006 quand le Smactane, élastomère dont les propriétés amortissent les vibrations et le son, a été retenu par Boeing pour équiper ses fuselages, suscitant rapidement l’intérêt d’Airbus et d’autres constructeurs.
Depuis, l’entreprise toulonnaise initialement tournée vers la Marine de Défense, réalise 65 % de son activité dans l’aéronautique avec des produits qui n’existaient pas encore il y a cinq ans. "Avec notre nouveau laboratoire de R&D, nous souhaitons nous muscler encore la tête", illustre Philippe Robert qui entend développer toutes les activités de la filière, de la formulation des élastomères spéciaux jusqu’à la fabrication d’amortisseurs et d’anti-vibrateurs, des produits à haute valeur ajoutée, en passant par les phases de test et la conception des outils. "Au delà de l’aéronautique, tous les secteurs d’activité se sont développés en 2012 : défense, course automobile, industrie spatiale", explique encore le dirigeant, satisfait que l’industrie offshore, attirée par l’expertise de Smac, lui ait demandé aussi, en 2012, de développer un équipement amortisseur de chocs en milieux sous-marins extrêmes.
L’entreprise, qui a mis au point, début 2013, deux nouveaux élastomères spéciaux, le Smacwrap et le Smacpreg, espère continuer sur sa lancée. Capables d’amortir les vibrations et le bruit d’équipements construits en fibre de carbone, une matière prisée pour sa dureté et sa légèreté, ils permettent à Smac d’espérer réussir une nouvelle percée parmi les producteurs de pièces en matériaux composites. Des matériaux en vogue par ces temps de disette en énergie fossile et très prisés par l’aéronautique, l’industrie spatiale ou encore le secteur automobile.
Anne-Cécile Ratcliffe
Photo : Philippe Robert, directeur général de Smac.
Sud Infos n° 820 du 01/04/2013