Charvet, de l’horloge à l’affichage digital

Publié Le 20/01/2016 - 11:54

Pour comprendre son œuvre, il faut remonter au XIX^ème siècle ! Fondée en 1852, la maison Charvet commence par réaliser les systèmes mécaniques de grandes horloges lyonnaises, comme celle de Tassin-la-Demi-Lune, du carillon aux Guignols à Saint-Nizier ou plus récemment, celle de la gare de la Part-Dieu. Rachetée en 1976 par René Quatrini, père de l’actuel dirigeant Christophe Quatrini, l’entreprise poursuit pendant deux ans ses activités dans l’horlogerie avant de changer de nom : elle devient alors Charvet Industrie et se spécialise dans l’affichage digital avec un produit phare, les croix de pharmacies à diodes. Cette nouvelle orientation représente un pari novateur et risqué pour l’époque. Et finalement mené avec succès : aujourd’hui, l’entreprise peut se targuer d’avoir équipé pas moins de 750 officines sur le territoire français.

Les écrans du Stade des Lumières

En 2015, devenu Charvet Digital Media, le groupe a réalisé l’un des plus gros chantiers de son histoire : la fabrication et la mise en place des deux écrans géants du grand stade des Lumières, nouvel écrin de l’Olympique Lyonnais. Un challenge technologique qui finit d’asseoir la réputation du fabricant sur la région mais surtout à l’échelle nationale. Car depuis 35 ans, de nombreuses collectivités sollicitent son savoir-faire pour leurs systèmes de communication urbaine. En passe de remplacer l’affichage traditionnel papier, le “Charvet digital” investit aussi les stations-service, se fait support d’affichage de temps - et de temps d’attente -, s’invitant au sein des services administratifs et des espaces publics. De la conception du projet, jusqu’au SAV en passant par la réalisation, tout le process industriel est géré dans les locaux de l’entreprise à Miribel-Les Echets (Ain).

L'Igirouette, un panneau interactif

Dans un souci d’innovation permanente, le groupe propose de nouveaux formats d’affichages publicitaires ; comme avec son concept LediaMedia, des dispositifs de 6 à 8 m². Il a aussi créé l’Igirouette. Fruit d’une collaboration avec Biin, une jeune société lyonnaise spécialisée dans la conception d’objets connectés, cet outil de signalétique se présente comme un panneau interactif d’affichage à Leds et suscite l’intérêt de nombreux salons à travers le monde, depuis son implantation en mars dernier dans le quartier de la Part-Dieu (notre photo). Bijou technologique connecté en permanence aux médias sociaux, il affiche en temps réel les événements ou informations pratiques d’une ville ou d’un quartier.

Le rêve américain en tête

Gageons que cela puisse permettre à Charvet Digital Media de toucher du doigt son rêve américain. Car dans sa quête de nouveaux marchés, Christophe Quatrini mise sur le développement international de l’entreprise. “En France, il nous est impossible de réaliser de l’affichage digital sur façades”, explique-t-il. “La législation, très stricte, ne nous permet pas de mettre en place des écrans d’une taille similaire à ceux que l’on peut voir à New York ou Tokyo”.

Dorothée André-Micolon

Charvet Digital Media :