Kem One va investir 300 millions d'euros dans la modernisation de ses équipements, comme ici à Saint-Fons.
Hubert Canet
C’est un redressement éclair. Fidèle à sa devise « keep it simple », Alain de Krassny a mis quatre ans pour relever le fabricant de produits vinyliques Kem One.
C'est donc nettement moins que les dix ans évoqués dans le plan présenté au tribunal de commerce de Lyon en décembre 2013 lors de la reprise de la société lyonnaise, en association avec le fonds d’investissement OpenGate. En 2017, le groupe lyonnais a même dégagé un résultat net de 50 millions d’euros et un Ebitda de 100 millions pour un chiffre d’affaires de 900 millions d’euros. Sur sa lancée, il vise 100 millions d’euros de résultat en 2018.
La recette : de lourds investissements industriels
Pour sortir le fabricant de PVC de sa spirale négative, l’industriel français a appliqué la même ordonnance que celle délivrée quelques années auparavant chez Donau Chemie en Autriche : il a massivement investi dans l’outil industriel. 314 millions d’euros depuis 2013, dont la moitié dans la conversion de l’électrolyse de Lavera (Bouches-du-Rhône), avec un retour sur investissement élevé. Ce renouvellement technologique a apporté à lui seul « 40 millions d’euros d’amélioration de résultat », selon Alain de Krassny.
Encore 300 millions investis ces quatre prochaines années
N’étant pas encore parmi les premiers de la classe européenne dans son secteur, Kem One va redoubler ses efforts. Et injecter 300 millions d’euros dans les quatre prochaines années dans la modernisation de ses équipements. Ses investissements seront surtout concentrés sur la création d’un terminal de stockage d’éthylène d’une capacité de 15.000 tonnes à Fos, qui devrait être opérationnel en 2020, et dans la conversion d’une électrolyse, également à Fos.
Pour Alain de Krassny, les gains de productivité passent surtout par une fiabilité accrue des installations. D’où des investissements sur les sites de Balan (Ain) et de Saint-Fons, en particulier le changement de réacteurs à Saint-Fons.
Créanciers remboursés, salariés récompensés
Les créanciers et les salariés de l’entreprise ne sont pas oubliés non plus. Le résultat dégagé cette année par Kem One a permis de rembourser par anticipation, le 22 janvier 2018, les créances des fournisseurs, avec plus de trois ans d’avance. Alain de Krassny projette aussi de rembourser l’avance d’un peu plus de 80 millions d’euros consentie par l’Etat. Une avance devenue une « charge » au regard du taux de 3,5 % contacté il y a quatre ans. De leur côté, les 1.350 salariés (510 basés dans la région) vont percevoir 4.000 euros chacun au titre de l’intéressement. Soit 10 % des résultats. Une première !
Cet article a été publié dans le numéro 2319 de Bref Eco.