180 euros. C'est le prix de la tonne de blé tendre payé à 55 producteurs de céréales dans l'Ain, l'Allier et la Saône-et-Loire par le Groupe Bernard (Saint-André-de-Corcy ; pdg : Xavier Bernard) et sa filiale, le négociant Descréaux.
Ce prix de 180 euros est fixe, quelle que soit la variation des cours, à la baisse comme à la hausse, sur le marché (MATIF). C'est l'engagement d'Agri-Ethique, le premier label pour le commerce équitable en France, auquel les deux entreprises ont adhéré ainsi que la Minoterie Forest, près de Cluny, avec 70 boulangers de sa clientèle.
Le producteur de farine s'est engagé, de son côté, à fournir un volume régulier de cette matière première et à un prix fixe aux boulangeries précitées. Ces dernières ont la liberté de répercuter sur le prix final de la baguette, le surcoût de cette démarche équitable. « Il n'y a pas de règle en bout de chaîne, explique Karine Forest, co-dirigeante de l'entreprise éponyme. C'est du cas par cas. Mais l'incidence est mineure, 1 centime en plus sur le prix de la baguette de pain ».
Acte politique
Constitué il y a trois ans, ce groupement d'acteurs régionaux de cette filière « Blé-farine-pain » Agri-Ethique, est enthousiaste. C'est quasiment un acte politique, guidé par la volonté de rémunérer au juste prix le travail des agriculteurs, eux-mêmes impliqués dans une agriculture raisonnée.
Car le label exige des pratiques agricoles respectueuses de l'environnement, telle que l'absence d'OGM et l'emploi limité des traitements chimiques. Les volumes collectés pour cette filière par le Groupe Bernard et sa filiale demeure pour l'instant marginaux, 4 500 tonnes, au regard des 320 000 tonnes de céréales que l'entreprise collecte globalement auprès de 4 100 exploitations agricoles. « Nous avons la volonté de monter en puissance avec la minoterie Forest », annonce Baptiste Bernard, l'un des dirigeants du groupe dombiste.