Cofondateur d'Infogrames, Christophe Sapet avait créé Navya en 2014 en reprenant les actifs de de la société Induct, alors en liquidation.
Dans un communiqué, le conseil de surveillance de Navya, fabricant de véhicules autonomes, annonce avoir démis de ses fonctions de président du directoire Christophe Sapet avec effet immédiat. Une décision qui intervient après l'annonce d'une révision à la baisse de son chiffre d'affaires.
Coup de tonnerre chez Navya. Le conseil de surveillance du fabricant de navettes autonomes, qui s’est réuni le 14 décembre 2018, a démis de ses fonctions de président du directoire Christophe Sapet, cofondateur de l'entreprise. « Un cabinet de recherche de dirigeants a été mandaté afin d’identifier son successeur », indique l'entreprise dans un communiqué.
Dans l'intervalle, il est remplacé par Frank Maccary, actuel directeur financier. Le directoire est donc composé de deux membres : Jérôme Rigaud, directeur général délégué et Frank Maccary, président.
Par ailleurs, le conseil de surveillance a entériné le départ de plusieurs de ses membres dont la société Valeo Bayen (Groupe Valeo) et Laurent Kocher, administrateur indépendant (et par ailleurs directeur exécutif, marketing, innovation et services de Keolis). Les deux entreprises précisent que « cette décision de ne plus participer au conseil de surveillance ne remet nullement en cause les projets opérationnels ou techniques menés avec Navya et notamment les partenariats mis en place ».
17 millions d'euros de chiffre d'affaires au lieu des 30 attendus
Ces annonces interviennent dix jours après la publication, par Navya, d'un communiqué de presse faisant état de la révision, à la baisse, de son objectif de chiffre d'affaires pour l'année 2018. En effet, la société devrait afficher un chiffre d'affaires de l'ordre de 17 à 19 millions d'euros au lieu des 30 millions escomptés. Une baisse expliquée par « la réalisation de plusieurs projets de flottes de navettes actuellement en cours de discussion, (qui) ne pourra se concrétiser qu’en 2019 (...) Et le cadre réglementaire aux États-Unis (...) retardant momentanément la délivrance d’autorisations pour les expérimentations de véhicules autonomes tel que ceux de Navya ».
Pour rappel, Navya avait également déçu lors de son entrée en Bourse en juillet 2018, levant 37,6 millions d'euros au lieu des 50 à 65 millions d'euros attendus.