Cyril Abegg est le nouveau directeur général de Lamberet.
Il a redressé l’entreprise aindinoise « qui était au bord du gouffre en 2009 », pour en faire une championne de la carrosserie frigorifique : Érick Méjean vient de passer le relais de la direction générale de Lamberet à Cyril Abegg.
Âgé de 53 ans, cet ingénieur en mécanique (Ensta Paris) a effectué toute sa carrière dans l’aéronautique. Au début chez Aérospatial (aujourd’hui Airbus), dans le secteur des satellites et lanceurs de fusées puis, pendant huit ans, à la direction d’un bureau d’études spécialisé dans les composites. Il a ensuite rejoint Zodiac Aerospace (groupe Safran) à la direction de différentes sociétés œuvrant dans les composites et les élastomères. Puis il a relevé un nouveau défi en rachetant Alkan, société spécialisée dans l’aéronautique militaire, qu’il a cédée en 2021.
Sur un marché de la chaîne du froid, « plutôt porteur et en croissance », avec le secteur de la pharmacie comme « potentiel relais de croissance », le nouveau directeur général estime que Lamberet est le « seul acteur de la profession à pouvoir équiper les véhicules grands routiers comme les utilitaires légers sur le dernier kilomètre ».
Gérer la surchauffe
Pour les utilitaires légers, l’usine bourguignonne de Sainte-Eusèbe est le fer de lance de l’industriel, en association avec sa filiale allemande Kerstner, pour fournir des véhicules tout électriques et zéro émission.
Saint-Cyr-sur-Menthon, par ailleurs siège de la société, sera quant à elle la base de la conquête de nouveaux marchés européens sur les porteurs et semi-remorques. L’entreprise y construira 25.000 m² couverts supplémentaires, s’ajoutant aux 65.000 m² existants. « Cela permettra d’ici trois ou quatre ans, d’augmenter de 50 % à 70 % les capacités de fabrication du site. »
En attendant, Cyril Abegg doit gérer la « surchauffe ». Le carnet de commandes est rempli « pour dix mois », précise-t-il. Du jamais vu. Malgré des hausses de prix « inévitables » sur les produits finis, conséquence de l’inflation sur les matières premières et les pièces, et des retards d’approvisionnement, les clients « préfèrent commander maintenant pour éviter les hausses futures ». Le directeur général prévoit pour Lamberet un chiffre d’affaires de 200 millions d’euros cette année, en hausse de 20 % sur celui de 2021. Au-delà, il table sur une croissance de 10 % par an.
BIO EXPRESS
1992 : Diplôme d’ingénieur de l’ENSTA Paris
1996 : Entre chez Airbus
2007 : Rejoint Zodiac Aerospace
2019 : Rachète Alkan, une PME aéronautique qu’il revend en 2021
2022 : Devient Dg de Lamberet
Cet article a été publié dans le numéro 2486 de Bref Eco.