Pour Eric Roux énonce, « la culture, c’est de l’économie mais une économie sans culture c’est comme une truite fario sans points rouges. »
De l’agriculture au cinéma, en passant par les musiques traditionnelles et la chronique culinaire, le parcours du nouveau président de l’association Sauve qui peut le court métrage, organisatrice du festival de Clermont-Ferrand (22 pers.), « peut sembler bizarre mais il est maîtrisé ».
Pour le démontrer, Eric Roux cite le père de l’anthropologie française, Marcel Mauss : « La cuisine est un fait social total. » Pour Eric Roux, elle est aussi une forme de la culture populaire. Dans ses chroniques, il met en avant la créativité des recettes et menus familiaux. A l’antenne de Canal+, il a souvent associé la cuisine au roman noir. Alors, c’est tout naturellement qu’il trouve des points communs entre cette « cuisine du quotidien » et le court métrage : « Ce sont deux modes d’expression populaires et deux lieux d’expérimentation. »
Un nouveau souffle
« C’est justement son regard sur la cuisine comme pratique sociale et culturelle qui est à la base des liens que nous avons tissés avec lui », souligne une membre de l’équipe de Sauve qui peut le court métrage. Lorsqu’en 2017, celle-ci concocte une rétrospective intitulée « Tous à Table ! », elle contacte Eric Roux. Depuis, ils ont parcouru un bout de chemin ensemble et, aujourd’hui, ce « fidèle spectateur du festival depuis le début des années 80 » est à la tête de cette association dont il veut « bousculer les habitudes » pour lui donner « un nouveau souffle ». « Nous avons tout un travail à faire pour continuer à prouver que la forme courte du cinéma est une expression artistique formidable, novatrice et indispensable, d’autant plus dans notre société de l’image. »
11 millions d’euros de retombées par an
Avec comme outils le festival et son marché international du court métrage bien sûr, mais aussi les actions d’éducation à l’image et l’énorme fonds que constituent les films rassemblés en 42 éditions. Sauve qui peut le court métrage s’est imposée dans le paysage culturel clermontois et dans l’économie de la métropole : selon une étude de l’ESC Clermont, ce festival génère chaque année 11 millions d’euros de retombées. Alors, à l’intention de ceux qui voudraient opposer culture et économie, Eric Roux énonce, comme rattrapé par la cuisine : « La culture, c’est de l’économie mais une économie sans culture c’est comme une truite fario sans points rouges. »
BIO EXPRESS
1959 : Naissance à Nîmes
1979 : Brevet de technicien agricole option générale (BTAG)
1981 : Arrivée à Clermont-Ferrand
1985 : Création de l’Agence des musiques traditionnelles d’Auvergne
A partir de 1987 : Chroniqueur sur les antennes de Radio France Puy-de-Dôme, Radio France International, Canal+
2004 : Journaliste et conseiller indépendant, réalisateur de documentaires.
2017 : Première collaboration avec l’équipe de Sauve qui peut le court métrage
Septembre 2020 : Président de l’association Sauve qui peut le court métrage
Cet article a été publié dans le numéro 2430 de Bref Eco.