L'atypique théâtre ÎLE Ô est situé sur le Rhône, en face de la gare de Perrache.
Pierre-Alain Mounier
Un collectif de 22 patrons lyonnais vient de reprendre, à la barre du tribunal de commerce, l'ÎLE Ô, le théâtre flottant installé sur le Rhône. Les objectifs : sauvegarder les emplois, pérenniser cet outil d’éveil artistique des enfants et faire de ce lieu à l’architecture unique un pilier du patrimoine lyonnais.
C’est un lieu culturel unique en Europe qui a bien failli disparaître. L'ÎLE Ô, théâtre flottant installé sur le Rhône, à Lyon 7e, en face de la gare de Perrache, et imaginé par Jean-Philippe Amy, a déposé le bilan fin 2024. Il vient d’être repris à la barre du tribunal de commerce de Lyon par un collectif de 22 dirigeants lyonnais, fédérés par Pascal Blandin, président du groupe Avvens, et également président de la SAS Les Patrons de Lyon Investissements (LPLI), qui va exploiter le site, et Nathalie Berliet, ex-directrice du développement du groupe Clasquin.
Le lieu, mis en service en 2023, est doté de deux salles de spectacle en bois, un rooftop et un espace d’accueil. Pour sa mission artistique et théâtrale, ainsi que celle du Patadôme théâtre, autre espace original et situé à Irigny, « nous avons reconstitué une association, Les Scènes Ôtrement », explique Pascal Blandin. Celle-ci sera présidée par Nathalie Berliet. Pascal Blandin l’assure : la vocation de l’ILE Ô ne changera pas. Le théâtre flottant restera un espace de création, d’éveil et de découverte, totalement destiné aux enfants.
Sauvegarder l'emploi des sept salariés permanents et des intermittents
Par ailleurs, le plan de sauvegarde permet de maintenir l’emploi de sept salariés permanents, plus de 30 intervenants réguliers et environ 70 intermittents, artistes et techniciens mobilisés chaque mois.
Pour ce projet, le collectif a levé 600 000 euros. « Je ne pouvais pas supporter que ce projet puisse disparaître », explique Pascal Blandin. Celui-ci avait été plombé par un démarrage poussif, une dette trop lourde, une activité économique trop faible.
Le dirigeant souhaite aujourd’hui « améliorer la visibilité » du lieu, s’appuyer sur les réseaux des différents membres du collectif de repreneurs, et mise sur une activité événementielle pour les entreprises afin d’équilibrer les comptes. Aujourd’hui, Pascal Blandin veut « faire en sorte que L'ÎLE Ô soit un actif reconnu, qu’il devienne un lieu culturel lyonnais incontournable ».