Les mois de juin, juillet, août ont vu une fréquentation en moyenne de 50.000 visiteurs par mois.
Quentin Lafont
Bref Eco boucle son tour d'horizon des sites touristiques remarquables de la région Auvergne-Rhône-Alpes avec le musée des Confluences à Lyon.
Dès son ouverture en décembre 2014, et loin des débats suscités par les coûts de construction de l'équipement, le musée des Confluences a trouvé son public. Après une affluence record de plus de 880.000 visiteurs en 2015, plus de 767.000 visiteurs l’ont encore visité en 2016, faisant de lui le premier musée fréquenté de France hors Paris*. Un succès populaire qui s'est encore confirmé cet été.
« Passée la curiosité de l’année d’ouverture, par nature exceptionnelle, les musées connaissent tous une baisse de fréquentation la deuxième année. Celle-ci était de l’ordre de 30 à 40 % dans les musées français similaires tels que le Mucem – musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée - situé à Marseille, le centre Pompidou Metz ou Le Louvre Lens », explique t-on au Musée des Confluences.
Le douzième musée le plus visité de France
A Confluences, la baisse de 13 % entre 2015 et 2016 a donc été « particulièrement faible » positionnant ce musée comme le douzième le plus visité derrière les grands musées parisiens. Pour rappel, les études du Crédoc (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie) avant l’ouverture annonçaient une fréquentation en vitesse de croisière autour de 500.000 visiteurs, rappelle l'équipe soulignant que le Musée d'histoire naturelle de Lyon dont sont issues les collections n'accueillait plus, les derniers temps, que 70.000 personnes par an. « C'est donc une vraie renaissance muséale ! »
Un public différent pour un musée inédit
Autre singularité de ce lieu atypique qui marie histoire naturelle et anthropologie, histoire des sociétés et des civilisations : on y rencontre une mixité plus forte qu'ailleurs chez ses visiteurs. Ainsi, selon l'Observatoire des publics du musée, qui mène en interne statistique et études, 40 % des visiteurs ont fait des études courtes (maximum bac +2) ou sont sans diplôme contre 30 % en moyenne dans les autres musées français. En outre, un tiers des visiteurs n’a visité aucun autre musée dans l’année.
Succès de l'exposition « Venenum, un monde empoisonné »
Et le public en redemande : plus de la moitié des visiteurs exprime son souhait de revenir arpenter les salles du musée, tandis que 95 % des « sondés » déclarent le recommander à leur entourage. Cet été, le succès du musée ne s'est pas démenti. Les trois mois de juin-juillet-août ont vu une fréquentation en moyenne de 50.000 visiteurs par mois, ce qui porte à plus de 2.150.000 le nombre de visiteurs depuis l'ouverture. L'exposition temporaire « Venenum, un monde empoisonné » (du 15 avril 2017 au 13 avril 2018) qui par ses aspects interdisciplinaires porte en elle l'ADN du musée, n'y est certainement pas pour rien.
D'autres expositions ont bien démarré à l'instar de « Lumière ! Le cinéma inventé ! » (du 13 juin 2017 au 25 février 2018) qui célèbre la créativité des deux frères pionniers du cinéma. Celle sur les Touaregs qui démarrera le 17 octobre 2017 jusqu'au 4 novembre 2018 devrait sans difficulté conquérir elle aussi le cœur du public.
25 % d'autofinancement
Cette fréquentation élevée permet de réduire l'impact dû à la baisse des subventions publiques qui affecte nombre d'organismes, notamment dans la culture. De l'ordre de 18 millions d’euros, le budget de fonctionnement de Confluences se composait pour l’exercice 2016 de 4 millions d'euros issus de la billetterie et de ressources propres, « soit près de 25 % d’autofinancement, un fait rare pour les musées », indique sa porte-parole. Les 14 millions d'euros restants proviennent de la Métropole de Lyon, tutelle unique du musée depuis le retrait du Département en 2017.
« Entre 2015 et 2017, la part des financements publics avait déjà connu une baisse de 16 %. En 2016, la part de la Métropole a été réduite de 6 %, comme pour la plupart des établissements culturels du territoire », rappelle cependant le musée se réjouissant que le public n'ait pas eu à souffrir de ces baisses de dotations.
* Source : Agence news tank culture/janvier 2017