Le secrétaire général de Go Sport (Sassenage) pilote la structure en charge des franchises et des affiliés. Il nous expose les grandes lignes de la stratégie de l’enseigne.
Quel est le premier bilan de la business unit constituée pour les franchises et les affiliés ?
Dénes Almasy de Zsadany : En fait, il s’agit de la division “affiliation” créée en octobre 2014, au moment de l’intégration de Twinner. Elle est divisée en trois business unit - plaine, montagne, international -, gérées avec un compte de résultat dédié car ce sont trois logiques très séparées. Ainsi, lors du lancement de l’affiliation, on avait décidé de ne pas entrer avec des magasins de moins de 1 000 m2. Mais il a fallu s’adapter à la demande. Et les équipes ont développé un concept pour des superficies plus petites, entre 500 et 1 000 m2, et le premier magasin “Go Sport Shop” a ouvert il y a quinze jours en Ardèche.
En 2012, vous indiquiez “être mobilisés sur le retour à la rentabilité”. Qu’en est-il aujourd’hui ?
D. A de Z : En 2012, l’activité de Go Sport France en magasins intégrés représentait encore 70 % de l’activité. En 2014, on est repassé dans le vert. La proportion de Go Sport France va encore diminuer de manière significative par rapport aux autres activités comme Courir, les magasins affiliés, l’e-commerce ou la vente en gros, qui sont très rentables.
Quelle analyse faites-vous de la qualité de votre parc ?
D. A de Z : Go Sport dispose aujourd’hui des plus beaux emplacements. Globalement, le parc des Go Sport intégrés (110 magasins, ndlr) est de qualité. Mais nous allons faire un bond significatif en terme de qualité, en théâtralisant l’écrin des marques et la mise en évidence des produits. Par ailleurs, nous allons déployer des bornes en magasin qui donnent la possibilité aux vendeurs d’accompagner les clients pour des achats sur notre market place.
Vos différents formats et enseignes ne sont-ils pas hétérogènes ?
D. A de Z : Notre approche est celle de notre actionnaire, Jean-Charles Naouri (patron de Casino, ndlr), qui a été l’un des premiers à segmenter le marché dans l’alimentaire. Vous appelez cela de l’hétérogénéité, moi j’appelle cela une présence sur tous les marchés pertinents. L’idée de Go Sport est d’être sur tous les segments. Comme, par exemple, Courir Femme qui aura vocation peut-être à avoir deux ou trois magasins dans les villes majeures en France. C’est un positionnement de niche, mais le premier magasin est une grande réussite. Certes, cela reste marginal à l’échelle de Courir, mais ces initiatives viennent alimenter l’intérêt pour une enseigne.
Votre enthousiasme pour la franchise et l’affiliation ne se résume-t-il pas à une simple question de coût ?
D. A de Z : C’est un choix stratégique : celui d’être omnicanal. Go Sport n’a pas vocation, en magasins intégrés, à se développer dans des villes moyennes, secondaires ou périphériques. Un affilié est beaucoup plus pertinent car mieux intégré dans le tissu local, passant plus facilement des accords avec les clubs, répondant mieux à leurs clients avec une offre plus adaptée. Certes, cela demande moins d’investissements, mais l’affilié nous permet de nous développer sur des magasins plus petits.
Reste-t-il des places à prendre en France ?
D. A de Z : Nous avons élaboré un schéma géographique de développement. Avec nos magasins intégrés, nous visons les villes majeures comme Paris, Lyon, Bordeaux, Marseille et Nice. Ailleurs, nous nous appuierons sur des affiliés. Ainsi, nous venons de rallier un acteur dans le Gard avec trois Sport 2000, un en Ardèche (Aubenas et Privas) et un en Bretagne avec huit magasins. Au total, ce seront quinze ex-Sport 2000 qui nous rejoindront dès le 1er février 2016. En réalité, nous sommes encore l’un des rares acteurs à investir. Grâce au soutien de notre actionnaire (le groupe Rallye, ndlr), nous avons la possibilité de prendre bail dans des centres commerciaux de qualité. Des emplacements sont à prendre, avec notamment des enseignes en difficulté.
Propos recueillis par Vincent Riberolles
2015
Plaine : 48 M€ de CA ; 18 magasins Go Sport et 25 Twinner.
Montagne : 26 M€ de CA ; 102 Twinner.
International : 107 M€ de CA ; 38 Go Sport et 8 Courir.
2016
Pour 2016, “une expansion très rapide est d’ores et déjà planifiée” avec l’ouverture de plus de vingt magasins Go Sport en plaine. A l’international, l’ouverture d’une “dizaine de magasins pour chacune des deux enseignes, Go Sport et Courir”, est programmée. Très discret sur le pôle Montagne, le groupe devrait conforter de manière significative son réseau.
Bref Rhône-Alpes n° 2211 du 22/07/2015
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