Valentin Mathé a créé la maison d'édition La Poule qui pond en 2014.
Véronique Feuerstein
Créée en 2014 par Valentin Mathé, La Poule qui pond est une maison d’édition jeunesse qui a su se faire une petite place dans le vaste monde de l’édition.
« Nous sommes une petite maison d’édition jeunesse, mais en progression constante ce qui étonne encore mon banquier et mon expert-comptable », s’amuse Valentin Mathé, fondateur de la Poule qui pond. Parti de rien, sans aucune formation dans ce domaine, Valentin Mathé lance son premier livre sur la plateforme Ulule. Il réunit alors 4.223 euros sur les 1.800 euros recherchés à l’origine du projet. Aidé des conseils d’imprimeurs, il publie « Le petit monstre du noir », le premier album de sa plume. Un sacré défi pour l’ingénieur en informatique, dyslexique.
Diversifier son activité
La Poule qui pond imprime dix à quinze livres par an, soit 30.000 à 45.000 exemplaires. Elle réalise un chiffre d’affaires de 200.000 € et un petit bénéfice qui lui permet de rémunérer trois salariés et bientôt un quatrième. Son secret : la diversification de son activité. Elle édite des livres, fait des animations dans des librairies et des écoles. Elle a lancé un livre pop-up avec une déclinaison de cœurs en papier réalisé par l’artiste clermontoise Eva Bourdier et aussi un jeu de cartes Rébus. Le tout distribué dans les librairies par Auzou.
Mais sans doute, une des plus belles réussites de l’éditeur est le journal baptisé Albert, en hommage au journaliste Albert Londres, né à Vichy. Tiré à 1.500 exemplaires et vendu par abonnement, il est destiné aux enfants de 8 à 13 ans. Il est réalisé par une journaliste passée par l’AFP. Chaque numéro est confié à un illustrateur différent. Il paraît tous les quinze jours sauf pendant les vacances scolaires. Il décrypte des thèmes d’actualité comme le Brexit ou le retour de la rougeole.
La maison d’édition commercialise aussi des livres destinés aux dyslexiques, avec un texte aéré, des syllabes de différentes couleurs. Des marchés de niche qui montrent que l’édition a encore de l’avenir.