Keas s'est recentrée sur son coeur d'activité, la détection et le brouillage de communications.
Keas
Le groupe Keas, spécialiste de la sécurité civile et militaire, installé à Saint-Ismier, a été racheté par l’allemand Telio, leader européen de services technologiques en milieu carcéral. Telio veut capitaliser sur le portefeuille produits de Keas pour imposer ses standards de détection et de brouillage dans le monde entier.
Keas (Konsortium Engineering Activities & Security) issu du regroupement de trois TPE, Leas créée en 1980, ABCM créée en 1994 et EF6 créée en 1993, a changé de main pour devenir une filiale de l’allemand Telio. Le nouveau dirigeant, David Morio, passé notamment par Delta Drone - ex actionnaire de Keas - remplace le triumvirat historique composé de Jean Angelidis, Jean Marc Bouthinon et Jacques Sarrault. L’opération de vente s’est déroulée en avril 2019 alors que Keas (présentée dans notre Hors-Série 2018 consacré aux Champions de l'économie en Auvergne Rhône-Alpes), était en pleine transformation de son modèle économique.
Un acteur national devenu soudain européen
Le groupe Telio, qui s’est imposé en Europe dans les services carcéraux (services téléphoniques, surveillance,…) avait remporté grâce à la technologie propre de Keas un marché de 87 millions d’euros afin d’équiper les prisons françaises de systèmes de brouillage électronique de communications. Pour le groupe isérois dont le chiffre d’affaires consolidé atteignait alors 4,5 millions d’euros, il s’agissait d’un vrai séisme économique. D’acteur national il devenait un acteur européen potentiel dans la sécurité civile au travers en particulier du portefeuille clients de Telio.
Recentrage des produits de Keas
Pour absorber le choc, les deux partenaires ont rapidement travaillé à l’intégration de la société française dans le groupe allemand. Telio a acquis d’une part un joli portefeuille clients et d’autre part une expertise en R & D industrielle dont il était dépourvu. « Avec nos nouveaux collègues de Keas, déclarait en avril dernier Oliver Drews, directeur général de Telio, nous établirons une nouvelle norme pour la détection et le brouillage et l'établirons dans le monde. » Et c’est à David Morio d’appliquer la nouvelle feuille de route. « Il y avait un besoin de clarifier le portefeuille de solutions. » La nouvelle organisation produits et marchés a permis de conserver deux grandes verticales : la détection et le brouillage de communication qui demeure l’essentiel de l’activité de Keas et d’autre part, les automates complexes de sécurité pour les marchés de la scénographie et de la sismologie.
Avancer à marche forcée
L’exercice 2019 montre déjà une belle progression avec un chiffre d’affaires qui a pratiquement doublé à 8 millions d’euros. David Morio ne cache pas son ambition dans un contexte concurrentiel très rude aux côtés d’acteurs comme Atos, Thales ou Orange Défense. « Un vrai bloc commercial » a été constitué et Keas va s’appuyer sur les country manager de Telio afin d’accélérer sa prospection. Le groupe allemand est représenté dans vingt pays et l’intégration du catalogue de Keas lui permet de proposer un package complet de services et de technologies.