Deltalys travaille avec tous les grands producteurs de biogaz.
Créée en 2014 par Charly Germain sur la base d’une innovation issue d’un laboratoire de l’Insa de Lyon, Deltalys développe et fabrique une solution innovante permettant de purifier les biogaz avant de les réinjecter dans les réseaux. C'est l'heure du décollage pour cette activité qui devrait véritablement exploser dans quatre ou cinq ans.
Destinée aux producteurs, cette solution vient se substituer aux systèmes à charbon actif généralement utilisés. « Des systèmes efficaces mais qui coûtent cher et n’offrent pas un très bon bilan environnemental », précise Charly Germain, le charbon étant essentiellement importé de Chine. Deltalys a ainsi développé un nouveau média filtrant formulé à partir de matériaux biosourcés et de sous-produits industriels approvisionnés localement, non loin de son site de production de Saint-Fons où elle est installée depuis 2018, dans des bâtiments de Kem One. « Avec notre solution, nous sommes dans une logique plus vertueuse ; nous réutilisons des matériaux en fin de vie », explique le dirigeant qui a vu la demande s’envoler à partir de mi-2020, boostée notamment par la crise sanitaire et l’importance prise par le « produire local ».
Bientôt quarante sites équipés
« D’ici à la fin de l’année, nous aurons équipé quarante sites en France. » Les Suez, Veolia et Paprec font partie des clients qui ont été séduits par la solution clés en main de Deltalys comprenant l’unité de purification et les services associés. « Notre solution est aussi plus économique », ajoute le dirigeant qui prévoit un chiffre d’affaires de 6 millions d’euros cette année… puis de 30 à 50 millions d’euros d’ici quatre à cinq ans ! Car le biogaz a de beaux jours devant lui.
Pour atteindre son objectif, Deltalys, qui emploie actuellement trente personnes, prévoit de doubler ses effectifs d’ici deux ans. L’entreprise devra aussi passer par une levée de fonds qui lui permettra de financer l’amélioration de son outil industriel - on parle de plusieurs millions d’euros d’investissement - et de poursuivre sa R & D, avant d’envisager un développement à l’international. Pour rappel, Deltalys avait levé 450.000 euros en 2017 auprès d’Angelor.
Cet article a été publié dans le numéro 2507 de Bref Eco.