La société iséroise Sylfen annonce sa première levée de fonds. Elle pourra ainsi accélérer la mise sur le marché de ses équipements de stockage d’énergie hydrogène à destination des bâtiments, industries et écoquartiers.
Dirigée par Nicolas Bardi, Sylfen a bouclé la première levée de fonds de sa jeune histoire. Créée en 2015, elle vient de réunir 10 millions d’euros en faisant entrer à son capital le Groupe IDEC, Supernova Invest, Elaïs Orium, le Crédit Agricole Alpes Développement (C2AD), aux côtés de ses actionnaires historiques CEA Investissement et InnoEnergy. « Cette levée de fonds, s’est félicité son président fondateur, vient valider la pertinence du positionnement unique de Sylfen pour accélérer la transition énergétique ».
Stocker de l’électricité sous forme d’hydrogène
Sylfen, installée au Cheylas sur la zone d’Actiparc Sillon Alpin aux côtés d’opérateurs comme Winoa ou Alstom, a développé une technologie issue du CEA : l’électrolyseur réversible. Le système se compose d'un électrolyseur qui stocke de l’électricité sous forme d’hydrogène et d'une pile à combustible qui produit de l’électricité et de la chaleur à partir de cet hydrogène. Combiné à des batteries et à un logiciel de pilotage, il permet d’autoconsommer la totalité de l’énergie renouvelable produite sur les sites. L’entreprise pense proposer ses installations aux bâtiments tertiaires publics et privés ainsi qu'aux sites industriels.
Premiers contrats annoncés à la fin 2023
Le tour de table, composé de 7,4 millions d’euros en fonds propres complétés par des financements non dilutifs (dettes, subventions…), doit permettre à Sylfen d’accélérer ses recrutements, son déploiement commercial et l'industrialisation de sa solution.
La société emploie aujourd’hui une quinzaine de collaborateurs. L’objectif est d’intégrer de nouveaux profils d’ingénieurs et de technico-commerciaux afin de porter l’effectif à une quarantaine de personnes d’ici la fin 2023. Sylfen finalise ses premiers contrats d’approvisionnement pour ses électrolyseurs.
Un module moyenne puissance en préparation
Parallèlement, la société avance sur son plan d’industrialisation autour des batteries, de l’électrolyseur et des câblages et tuyauteries. L’enjeu est de parvenir à construire une usine afin de « monter en cadence de production ». La capacité actuelle permet d'assembler un système complet par semaine.
Afin de mieux répondre au marché, Sylfen muscle son offre. Composée actuellement d’une solution modulaire capable de gérer quelques dizaines à 100 kW, elle va être complétée par un module de moyenne puissance de quelques centaines de kW à 1 mégawatt. Celui-ci sortira en 2023 pour adresser des bâtiments plus importants.