Agréé pour les mesures de l'air, Atmo Aura aimerait aller plus loin et solliciter pour cela des fonds privés.
Atmo
Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, l’observatoire pour la surveillance et l’information sur la qualité de l’air dans la région, souhaite mener des actions non financées par l’argent public. Pour cela, il lance un fonds de dotation ouvrant la possibilité aux entreprises de lui faire un don défiscalisé.
ConvAIRgence, tel est le nom du fonds de dotation qu’a créé en mai dernier l’association Atmo Auvergne-Rhône-Alpes avec la fédération interprofessionnelle des métiers de l’environnement atmosphérique (Fimea) et le pôle de compétitivité Axelera. Les trois partenaires ont organisé hier soir un premier événement réunissant des mécènes éventuels. Objectif : réunir un million d’euros d’ici trois ans dont 250.000 euros avant la fin de l’année. « Notre conseil d’administration (Etat, collectivités, entreprises, associations environnementales, NDLR) entend porter notre action au-delà des relevés et plans d’action réglementaires pour lesquels nous sommes agréés et mettre en place des partenariats avec des mécènes qui ne seraient pas membres, pas forcément des pollueurs » indique Marie-Blanche Personnaz, directrice d’Atmo.
Doter les citoyens volontaires de microcapteurs (...) permettrait d’alimenter nos modélisations.
Deux types de projets sont visés. D’une part, des projets en innovation pure comme l’amélioration des connaissances sur des polluants pour lesquels il n’y a ni réglementation ni fonds disponibles. « Je pense aux nanoparticules, aux COV, aux perturbateurs endocriniens… » indique Marie-Blanche Personnaz. D’autre part, des projets en numérique et communication « qui permettraient d’avoir une meilleure connaissance spatiale de la qualité de l’air. Il y a par exemple une innovation possible avec les microcapteurs. Doter les citoyens volontaires de microcapteurs en mobilité ou dans des établissements ouverts au public permettrait d’alimenter nos modélisations ».
Quelques projets déjà imaginés
Quelques applications concrètes ont déjà été imaginées : financer une thèse sur la récupération de données de microcapteurs déjà en place, expérimenter des drones pour effectuer des analyses à différentes altitudes, améliorer les conditions sanitaires des crèches par la pose de filtres ou encore sensibiliser le public avec des stands mobiles de réalité virtuelle. Certains projets seront menés en direct par Atmo, d’autres seront délégués par appels d’offres.
Le fonds ConvAIRgence, présidé par Gilbert Alcazer, directeur environnement de Vicat, permettra aux entreprises de réaliser des dons défiscalisés à hauteur de 60 %. « De nombreuses entreprises se servent de nos données pour vendre des services. Je pense qu'il serait normal d'avoir un retour de leur part » conclut la directrice d’Atmo.