Le président Noël Brunet achève son mandat avec la fusion des ordres Auvergne et Rhône-Alpes.
A.R.
Relativement atomisée, la profession d’architecte a vu ses compétences écartelées entre différentes spécialités concurrentes. Aujourd’hui, le Conseil de l’ordre tente de se réapproprier le public.
Noël Brunet achève son mandat de président de l’Ordre des architectes Rhône-Alpes commencé en 2013. Le 23 octobre aura lieu une élection à l’occasion de la fusion des régions Auvergne et Rhône-Alpes. L’ordre réunira alors quelque 3.700 architectes.
Opération portes ouvertes ce week-end
L’une des dernières actions de Noël Brunet est l’organisation, les 13 et 14 octobre, de portes ouvertes chez les architectes. Une opération qui avait traditionnellement lieu en juin et qui doit permettre aux architectes de se faire connaître auprès des particuliers. Dans le même esprit, un portail internet, créé il y a un an, est mis en avant. Il permet de mettre en relation des particuliers et des architectes par géolocalisation ou mots-clés.
41,6 % des travaux sont prescrits par des architectes
L’enjeu de ces deux initiatives ? Profiter de la reprise de l’activité du bâtiment. En 2015, 52 milliards d’euros de travaux ont été déclarés en France. « Depuis mi-2016, on constate un regain lié non pas à la commande publique, très dépendante des élections mais bien à l’économie » explique Noël Brunet. En moyenne, 41,6 % des travaux sont prescrits par des architectes. En Rhône-Alpes, cette proportion a représenté en 2015, près de 6,3 milliards de travaux à 69 % pour des opérations neuves. Environ 31 % du business total est issu de la demande publique. Et parmi les 69 % de marchés privés, la moitié concerne des logements.
Noël Brunet regrette la dispersion de la prescription au détriment de l’architecte. « Les projets sont de plus en plus complexes et il est fait de plus en plus appel à des spécialistes, de l’énergie à la conception de cuisine en passant par les bureaux d’études. Pourtant, on a toujours besoin de quelqu’un qui maîtrise l’ensemble et cela, c’est l’essence même de notre formation, avec pour base, l’étude et la compréhension du besoin du client. »
60 % des architectes travaillent seuls
Reste que la profession présente elle-même une faiblesse structurelle : son atomisation. « 60 % des architectes travaillent seuls, regrette Noël Brunet. C’est beaucoup trop. Quand on est seul, on ne peut pas répondre à un gros marché et cela conduit à une paupérisation de la profession. »
Sur les grandes métropoles, tout cela est moins vrai. A Lyon, quelques agences ont une centaine de personnes comme Sud, Chabanne, Atelier 4+. Citons, Groupe 6 à Grenoble ou Patriache au Bourget-du-Lac. Mais les disparités territoriales demeurent énormes.