Le gros œuvre est terminé. La livraison est toujours prévue en janvier 2023.
D.Durand
C’est l’un des plus gros chantiers immobiliers en cours en Auvergne-Rhône-Alpes. Le siège du Crédit Agricole Centre-Est à Champagne-au-Mont-d’Or fait sa mue. Il sera plus grand, plus horizontal que vertical, plus ouvert et bien sûr plus écologique.
« Des projets comme celui-ci, on n’en fait qu’un dans une vie professionnelle », nous expliquait récemment Raphaël Appert, directeur général du Crédit Agricole Centre-Est (CACE), lors d’une visite du chantier du futur siège social de la caisse régionale, à Champagne-au-Mont-d’Or, en métropole lyonnaise. On comprend ce qu’il veut dire : le bâtiment, installé là depuis près de quarante ans, avait été construit « à la campagne » après le rachat d’un parc arboré de onze hectares qui avait appartenu à un industriel lyonnais. Progressivement, ce campus a regroupé un millier de collaborateurs et accueilli, dans la maison bourgeoise conservée en son cœur, sa pépinière de start-up (le Village by CA) et un centre de conférences avec amphithéâtre et salles de cocktail en sous-sol.
Livraison en janvier 2023
Le vaste chantier, qui a consisté à réaménager totalement les immeubles de bureaux après leur déshabillage complet, est bien avancé : maintenant que le gros œuvre est achevé, il devrait être livré en janvier 2023 et inauguré quelques semaines plus tard, en respect total des prévisions. Et, a priori, sans être trop pénalisé par les actuels problèmes d’approvisionnement de matériaux dont souffrent toutes les entreprises du BTP.
Les équipes, disséminées sur les communes voisines (Dardilly, Ecully) pendant la durée du chantier, seront rejointes dans leurs nouveaux locaux par 500 autres collaborateurs provenant d’autres services ou de filiales du CACE.
Le chantier impressionne par sa taille et sa complexité. Quelques chiffres donnent une idée de son envergure : 20.000 m² totalement réhabilités, 10.000 m² nouvellement construits, jusqu’à 250 personnes travaillant sur le site, plus de 100 millions d’euros d’investissement.
Mais plus qu’une prouesse architecturale ou constructive, que les opérateurs (Bouygues, Archigroup, Thierry Roche Architecture, Tetris, etc.) seront fiers d’ajouter à leur liste de références, cette reconstruction symbolise un changement d’époque. Une mutation entamée avant le lancement des travaux et que la crise du Covid a confortée avec, en particulier, de gros efforts portés sur l’environnement : recyclage de 95 % des matériaux enlevés, consommation énergétique des nouveaux bâtiments divisée par trois (isolation thermique ; géothermie grâce à douze puits creusés à 200 mètres de profondeur ; branchement sur le réseau de chaleur urbain local ; 2.000 m² de panneaux photovoltaïques) ; travail sur la biodiversité du parc paysager (ruches, jardin Vavilov, diversité des essences).
Non au flex office
En matière d’organisation du travail (et du télétravail), Raphaël Appert est catégorique : « Dans la future configuration, il ne sera pas question de flex office excluant les bureaux personnels. Il est important que chacun ait un espace à lui, pour mieux rencontrer les membres de son équipe et ne pas déménager en permanence au gré des emplois du temps de chacun. Ce qui n’exclut pas de petits open spaces. »
Les architectes ont su insuffler de nombreux symboles à travers ce nouveau campus plus ouvert sur la ville grâce à une nouvelle entrée, des immeubles horizontaux plutôt que verticaux et urbains, au milieu d’un parc préservé… Le respect des racines rurales du Crédit Agricole est bien là, comme l’évoque le nom du futur lieu : Terralumia. La terre et la lumière.
Cet article a été publié dans le numéro 2498 de Bref Eco.