Sur les 829.000 ménages du Rhône, 48 % sont propriétaires occupants, 33 % sont locataires du secteur privé, 17 % sont locataires du parc social.
Stéphanie Polette
L’immobilier ancien semble marquer le pas à Lyon avec des prix qui arrivent à un plafond. La Fnaim du Rhône annonce un recul de 1,5 % au 1er septembre 2022 sur une année glissante, avec un prix moyen des appartements à Lyon intra-muros à 4 893 €/m2.
« Les prix cessent d’augmenter, assure, chiffres à l’appui, Nicolas Bouscasse, président de la Fnaim du Rhône. A l’échelle du département, les appartements affichent un prix de vente moyen de 3 835 €/m2, à + 0,7 % entre le 1er septembre 2021 et le 1er septembre 2022 ; et les maisons de 3 828 €/m2, à + 7,3 %, sur la même période. A Lyon, le recul s’établit même à –1,5 %. »
Une réelle difficulté d’accès au crédit bancaire, même pour les dossiers estimés très bons
Alors que ces dernières années, les volumes de transactions battaient des records, le tassement se fait sentir. La Fnaim note 28.217 ventes de logements dans le département à fin juin 2022, soit – 3,8 % par rapport à N-1. « Les professionnels de l’immobilier remarquent des transactions plus poussives, un retour de leur métier de négociateur car les acquéreurs deviennent plus exigeants et une réelle difficulté d’accès au crédit bancaire, même pour les dossiers estimés très bons, avec des rétractations plus nombreuses. »
Autre phénomène noté par la fédération nationale : la marche en arrière de certains ménages exilés en grande périphérie lyonnaise, suite à la crise sanitaire. « C’est un phénomène de mode qui commence à se retourner, affirme Nicolas Bouscasse. Les familles se rendent compte que les infrastructures, comme les écoles, les crèches mais aussi les transports ou les espaces culturels, sont insuffisantes. Les collectivités n’ont pas eu le temps de répondre à ces nouveaux enjeux. Certaines familles décident de revenir à Lyon. »
Aider les investisseurs plutôt que leur mettre des contraintes
Du côté de la location, le prix moyen est étal, à 13,70 €/m2. La Fnaim du Rhône, dont ses adhérents sont en prise directe avec les investisseurs, en grande majorité des propriétaires particuliers qui possèdent un ou deux biens, fustige les réglementations tant au niveau local que national. « L’encadrement des loyers est une promesse purement électorale qui dessert le marché locatif métropolitain », affirme Nicolas Bouscasse. Sur les 938.000 logements du Rhône, 7 % sont vacants. « L’encadrement des loyers ou les étiquettes énergétiques F ou G expliquent en partie ce taux de vacance. »
Sur les 829.000 ménages du Rhône, 48 % sont propriétaires occupants, 33 % sont locataires du secteur privé, 17 % sont locataires du parc social et 2 % sont logés à titre gratuit. « Contrairement à ce que l’on nous dit, le logement social n’est pas la solution unique à la crise du logement. Il serait plus judicieux de s’appuyer sur les 33 % de logements locatifs privés et d’aider ces investisseurs plutôt que de leur mettre toujours plus de contraintes. »