Engagée dans le réseau national des collectivités « Eau-Responsables », Annemasse Agglo déploie depuis dix ans des actions d’amélioration de la gestion de l’eau. Le nouveau programme mis en œuvre avec l’Etat de Genève et SIG, une société suisse chargée de la distribution de l’eau, s’inscrit dans cet esprit.
Ce programme est une collaboration innovante à l’échelle transfrontalière. Il consiste à relier les stations de traitements des eaux usées (Step) de Villette, propriété de SIG, côté Suisse, et d’Ocybèle à Gaillard, côté France, qui traitent elles deux les eaux usées d’une population de 135.000 habitants.
Une technologie à base de charbon actif
Ce raccordement permettra un traitement commun des micropolluants qui seront réduits de 80 % d’ici 2023. Il implique la réalisation d’un poste de relevage et d’un collecteur permettant le transfert des eaux usées d’Ocybèle vers Villette. En parallèle, la Step de Villette sera agrandie et modernisée avec une mise en service progressive des équipements entre 2020 et 2023. Rare à cette échelle, la technologie mise en œuvre est la filtration sur charbon actif. Elle consiste à faire passer les eaux traitées, en sortie de station d’épuration, à travers une cuve remplie de charbon actif.
Un investissement de 13 millions d'euros
L’investissement de 13 millions d’euros est assumé à hauteur de 75 % par Genève. Les 25 % restants sont apportés par Annemasse Agglo et SIG. Depuis 2016, la Suisse s’est dotée d’une loi sur la protection des eaux imposant de réduire de 80 % les micropolluants des eaux rejetées, après traitement, dans les cours d’eau. Ces résidus provenant de produits d’usage domestique (médicaments, cosmétiques, détergents, édulcorants), industriel et agricole peuvent s’avérer nocifs pour les organismes aquatiques et polluer les ressources en eau potable.
Pour la collectivité annemassienne, ce traitement constitue une occasion de rejoindre les exigences suisses, plus fortes qu’en France où l’on privilégie la réduction de micropolluants à la source.
Cet article a été publié dans le numéro 2382 de Bref Eco.