D’ici 2020, le procédé mis au point par Carbios pour le recyclage enzymatique du PET devrait franchir les étapes du pilote et de l’unité de démonstration.

Carbios a démontré en laboratoire que tous les types de déchets plastiques contenant du PET amorphe et/ou cristallin (bouteilles transparentes, opaques ou multicouches, emballages et films) peuvent être recyclés à 100 % et à l’infini grâce à sa technologie de biorecyclage enzymatique des polyesters. « Nous obtenons le même produit que la matière première d’origine », précise Jean-Claude Lumaret, directeur général de Carbios.

Pour Alain François, directeur général du centre opérationnel du groupe parapétrolier TechnipFMC à Lyon, ce procédé « constitue une véritable révolution dans le monde du PET ». Cette technologie peut en effet être une réponse industrielle aux exigences de développement durable appliquées à la production du PET (64 millions de tonnes produites chaque année, en croissance annuelle de 4 à 5 %).

Ingénierie et techniques de polymérisation

Encore faut-il la sortir du laboratoire. Pour ce faire, Carbios va s’appuyer sur les compétences de TechnipFMC, issu de la fusion entre le français Technip et l'américain FMC, « leader mondial de l’ingénierie dans les domaines de l’énergie, de la chimie et des industries biosourcées ». Le contrat que viennent de signer les deux partenaires « couvre l’assistance à Carbios pour consolider la montée en échelle de son procédé et en assurer la compétitivité industrielle ».

« C’est une première dans le monde de la chimie verte à laquelle nous pouvons apporter notre expertise et notre savoir-faire dans le domaine de l’industrialisation de procédés, de l’ingénierie et de la conduite de projets, » précise Alain François.

Carbios va en outre bénéficier de l’expertise de Technip Zimmer, filiale allemande de TechnipFMC, dans les technologies de polymérisation du PET.

Du pilote à l’unité de démonstration

La phase du pilote va être rapidement enclenchée. L’assistance des équipes de TechnipFMC visera ensuite à définir les bases d’un procédé industriel avec la construction, d’ici deux à trois ans, d’une unité de démonstration. « Nous pourrons alors solliciter l’intérêt d’industriels : producteurs de PET, recycleurs, grands groupes de l’eau, de la cosmétique etc. Pour qu’ils s’approprient cette technique, nous devons leur montrer qu’elle est compétitive », explique Jean-Claude Lumaret, directeur général de Carbios.