DFD a développé, sous licence exclusive du CEA, un procédé qui utilise le CO2 Supercritique pour le nettoyage de pièces.
Jeremie Innovation 2, CACF Capital Innovation, CEA Investissement et des investisseurs privés entrent au capital de DFD (Dense Fluid Degreasing) à hauteur d'un million d’euros.
Principal investisseur de l’opération, le fonds Jeremie intervient dans le cadre du programme destiné à l’Auvergne. « L’une des conditions de son intervention était que nous nous installions en Auvergne. C’est ce que nous ferons d’ici la fin de l’année en déménageant dans la région de Clermont-Ferrand », précise Frédéric Finiti-Broisin, responsable marketing et business développement. Cette opération laisse la majorité du capital au PDG Dominique Rossignol (56 %) et renforce la part du CEA Investissement et d’une partie des privés qui étaient déjà associés. Elle est destinée à industrialiser les procédés d’assemblage et de commercialisation en France et à l’international (Belgique, Pays-Bas, Colombie, Europe de l’Est).
Un processus breveté
Fondée en 2012 et basée à Savoie Technolac, DFD (acronyme de Dense Fluid Degreasing) conçoit, assemble et commercialise des machines de nettoyage et dégraissage de pièces et textiles. La société a investi plus de 2,5 millions d’euros en R & D sur fonds propres, avec l’aide de Bpifrance, et déposé quatre brevets. Exploité sous licence exclusive du CEA, le procédé qu’elle a développé avec le Cetim et Air Liquide utilise le CO² Supercritique.
Concrètement, il s’agit de chauffer à basse température et de mettre en pression du dioxyde de carbone afin qu’il soit presque aussi dense qu’un liquide, presque aussi diffus qu’un gaz. Il peut ainsi être utilisé comme solvant pour nettoyer en profondeur des pièces. La technologie convient aux pièces métalliques de toutes formes et à la plupart des polymères. Elle a le mérite de ne pas avoir d’impact sur l’environnement, de ne pas consommer d’eau et de réduire de 50 % les consommations d’énergie.
Marché privilégié : la mécanique de pointe
DFD qui a déjà assemblé et vendu cinq machines prévoit d’accélérer la cadence en passant à une machine par mois puis une machine par semaine. Elle vise principalement les marchés de la mécanique de pointe à qui elle offre une alternative écologique et rentable garantissant un niveau élevé de propreté. En ligne de mire également, celui des textiles et dispositifs chirurgicaux implantables grâce aux effets désinfectants du CO² Supercritique. DFD a réalisé en 2017, un chiffre d'affaires de 370.000 euros avec 7 personnes. Elle vise les 16 millions d’euros avec 50 personnes d’ici 2023.
Cet article a été publié dans le numéro 2338 de Bref Eco.