Le procédé a fait l'objet de plus de 10 ans de R&D à Dunkerque. L'idée est maintenant de passer en phase industrielle.
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Créée à Lyon en 2020 par quatre associés, Elyse Energy se donne comme objectif de participer à la transition énergétique de manière très concrète, en portant des projets qui permettront de produire des énergies alternatives pour l’industrie et la mobilité lourde. Des dossiers complexes, longs et onéreux.
Les projets visés par Elyse Energy sont en effet très lourds et très longs. Il y a quelques jours, une municipalité des Pyrénées-Atlantiques révélait un projet mené avec cette entreprise lyonnaise portant sur la création d'une usine de méthanol décarboné pour 350 millions d'euros !
Mais Elyse Energy a d'autres dossiers dans les cartons comme ce projet lié au biokérosène prévu pour 2027. Baptisé BioTJet, il capitalise sur le procédé BioTfueL, testé et validé dans le cadre du projet éponyme mené de 2010 à 2021 par un consortium regroupant BioNext, Avril, Axens, le CEA, IFP Energies nouvelles, TotalEnergies et ThyssenKrupp Industrial Solutions.
À la recherche d’un site
Avec BioTJet, l’ambition est de produire de manière industrielle un biokérosène à partir de biomasse composée de résidus issus majoritairement de la sylviculture locale et de déchets de bois en fin de vie. Actuellement, les associés recherchent un site et réunissent les premiers fonds. Il faudra ensuite se plonger dans l’ingénierie de détail et le montage financier avant de passer à la construction, pas avant 2025. La localisation est très contrainte. Il s’agira d’une plateforme industrielle existante et accessible, proche de la ressource en déchets de bois, où une production d’hydrogène vert est possible (donc avec électricité bas carbone) et qui offre au moins dix hectares d’espace. « Et si l’on est proche du lieu de consommation, c’est encore mieux », ajoute Benoît Decourt, cofondateur, qui précise que l’ambition est de produire l’équivalent de 30 % de la consommation annuelle d’un aéroport comme Bordeaux Mérignac, par exemple, ainsi que des produits dérivés pour les secteurs routier et maritime, mais aussi pour l’industrie.
Un projet d'au moins 400 millions d'euros
L’espoir est aussi de pouvoir récupérer la chaleur du processus et de capter son CO2. Le biokérosène issu de ce dispositif permet, sur son cycle de vie, d’économiser 70 % de CO2 par rapport à du kérosène fossile. Mais il coûtera au moins deux fois plus cher. Quant à l’enveloppe nécessaire pour un tel projet, Benoît Decourt évoque les 400 millions d’euros, mêlant capitaux public et privés.
Cet article a été publié dans le numéro 2511 de Bref Eco.