Denery Fenouil, président d'Enersens.
Spécialisée dans la conception et la fabrication de matériaux isolants haute performance, la société berjallienne créée en 2010 entend tourner une page de son histoire en développant une nouvelle technologie et en déménageant sur un nouveau site.
La société, jusqu'à cet été installée à Bourgoin-Jallieu, vient de déménager sur un site de 7.000 m2 à Rochetoirin (Nord Isère). En 2018, Enersens s’est séparée du groupe de chimie PCAS, dont elle était un spin-off. Denery Fenouil en est donc devenu le président et principal actionnaire, et Christian Moretti, ancien président de PCAS, le 2e actionnaire, à hauteur de 16 %. Les salariés constituent le reste de l’actionnariat.
Repositionnement stratégique
Après avoir conçu et industrialisé des additifs haute performance thermo-isolants pour les peintures, revêtements et enduits à destination du bâtiment et de l’industrie, l’entreprise opère un repositionnement stratégique, avec un nouveau produit. Il s’agit d’un matériau super-isolant et ultra-fin, baptisé Skogar®, destiné à isoler les batteries des véhicules électriques. « Notre objectif est de permettre d’augmenter la densité énergétique des batteries de véhicules électriques, et donc leur autonomie, tout en améliorant leur sécurité », explique Brice Fiorentino, responsable du développement commercial et innovation. Six brevets ont été déposés pour couvrir le produit et ses procédés de production. Ces isolants ultra-fins pourront également être utilisés à terme pour d’autres applications, telles que l’électronique, les textiles techniques et le bâtiment. L’entreprise bénéficie du soutien de Bpifrance et de la Région Auvergne Rhône-Alpes dans le cadre des projets Matibat, Aerotex et Solution Industrie Investissement du Futur.
Levée de fonds de 10 millions d'euros
Les principaux clients sont des constructeurs automobiles et des constructeurs de batteries français, européens et internationaux. Enersens ne souhaite pas communiquer sur son chiffre d’affaires. Actuellement, ses effectifs se composent de dix salariés. Mais d’ici 2026, plus d’une centaine d’emplois devraient être créés sur le même site isérois. « Pour atteindre ces objectifs, nous sommes en recherche de fonds, à hauteur de 10 millions d’euros », indique Brice Fiorentino. La levée de fonds devrait être effective d’ici la fin de l'année.