Jérôme Zlatoff est responsable de l'incubateur FoodShaker à l'Isara Lyon.
C.Delisle
Créé en 2008 au sein d'Agrapôle, pôle de compétences agricoles et alimentaires, et porté par l'école d'ingénieurs Isara basée à Lyon-Gerland, l'incubateur FoodShaker affiche un beau bilan pour ses dix ans et prépare sa montée en puissance, porté par le phénomène foodtech.
L'Isara avait convié le chef étoilé Christian Têtedoie pour une conférence sur le thème de l'innovation dans l'agroalimentaire pour célébrer les dix ans de son incubateur, renommé FoodShaker. En une décennie, le dispositif a accompagné 39 projets ayant donné naissance à 28 entreprises. A fin 2017, elles représentaient près de 10 millions d'euros de chiffre d'affaires et 257 emplois créés : « Un an auparavant, elles affichaient un chiffre d'affaires de 6,5 millions d'euros », ajoute son responsable, Jérôme Zlatoff, heureux de voir croître ses poulains.
Cinquante candidatures par an pour dix places
Parmi les « stars » de FoodShaker, on trouve notamment Hari&Co, fondée par deux étudiants de l'Isara et qui propose de mettre les légumineuses au menu, ou encore La Fraîcherie, qui déploie des points de découpe de fruits et légumes dans les supermarchés Auchan.
La naturalité, le retour aux sources et la réduction du gaspillage sont des tendances de fond
FoodShaker accompagne en ce moment même neuf projets et prévoit de monter à dix par an. « Nous recevons près de cinquante candidatures par an », explique Jérôme Zlatoff qui voit poindre certaines tendances dans la foodtech : « Il y a un vrai retour aux sources avec cette volonté de se reconnecter au vrai. Les projets en circuit court en sont un très bon exemple, comme le projet Via Terroir et son application qui permet de mettre en relation producteurs et professionnels de l'alimentation. La naturalité, et notamment la transition vers les protéines végétales, est une autre tendance de fond. Enfin, la rationalisation du gaspillage avec tous les projets autour des invendus et de la réduction des déchets est un autre sujet porteur ».
Outre l'hébergement et les moyens humains, les porteurs de projets peuvent bénéficier de la halle technologique de l'Isara leur permettant de réaliser des prototypes et des petites séries. L'incubateur dispose d'un budget annuel de 150.000 euros pour mener à bien son accompagnement.