Arthur Bard, associé de France Barter.
La Caisse d’Epargne Rhône Alpes et la fintech France Barter ont conclu un accord permettant aux clients de la banque d’avoir accès à un financement complémentaire basé sur l’échange de biens et services.
L’échange de biens et services, c’est précisément l’objet de la plateforme web lancée il y a trois ans par France Barter, une start-up lyonno-parisienne hébergée à l’incubateur de la Caisse d’épargne, le B612. « Alors que le crowdfunding s’adresse aux opérations de haut de bilan, le Barter concerne le bas de bilan. Il s’agit pour les entreprises d’acheter des biens et services sans sortir de trésorerie, en échange de leur production », résume l’un des fondateurs, Arthur Bard.
Ce site web, qui fonctionne comme une coopérative, met en œuvre un système de monnaie virtuelle, le Barter Euro (équivalent à l’euro), qui permet classiquement de donner un coût aux produits ou aux services (prix fixe ou sur devis).
Déjà 600 entreprises clientes
Ainsi, si les opérations ne génèrent pas de transfert d’argent, donnent-elles tout de même lieu à l’émission d’une facture. L’établissement du prix en Barters permet également à France Barter de fixer un coût d’utilisation du service. Car le business model est basé sur un commissionnement : 5 % du coût de la transaction à payer par le vendeur et 5 % à payer par l’acquéreur (plus un coût d’accès de 235 € par an).
Initiée avec 50 entreprises membres, la plateforme en revendique aujourd’hui 600. Concrètement, quels types d’échanges ont lieu ?
Récemment, un traiteur a obtenu du matériel de cuisine. Il a été débité d’un certain nombre de barters et devra rééquilibrer sa position en offrant un buffet à un autre membre. Le bon fonctionnement réside donc dans l’équilibre des comptes en barters.
L’accord avec la Cera, un puissant effet levier
Pour limiter les risques, toutes les sociétés n’ont pas l’autorisation de débuter avec une demande. Certaines doivent d’abord donner. Ce choix est effectué par France Barter qui visite tous ses membres.
A ce sujet, l’accord avec la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes permettra d’accélérer les choses puisque France Barter a accès à l’analyse financière des entreprises. « Cet accord est vraiment gagnant pour tout le monde. L’apport de financement complémentaire en biens ou services permet à la caisse d’Epargne de financer des projets qui ne seraient pas passés autrement. »
Le chiffre d’affaires 2016 de France Barter s’élève à 300.000 euros avec 10 personnes. Les associés prévoient d’atteindre la rentabilité en 2018. Avec une première levée de fonds de 400.000 euros et deux ans de développement la société avait pu commencer son activité. « Dans un ou deux ans, nous réaliserons une deuxième levée afin de recruter et d’améliorer encore la technologie » conclut Arthur Bard.