GoSense fait fabriquer sa solution en France, dont 86 % en Auvergne-Rhône-Alpes.
Créatrice d'une canne blanche connectée, la société lyonnaise GoSense a amélioré son produit avec une fonction de perception 3D de l’environnement. Elle espère obtenir le remboursement par la Sécurité sociale en 2023.
Face à « la complexification de la ville qui devient de plus en plus dangereuse pour les personnes déficientes visuelles », Hugues de Chaumont et François Birot ont trouvé une parade. En 2015, les deux jeunes hommes créent GoSense. Quelques années de R & D plus tard, ils lancent Rango, un boîtier électronique qui vient se fixer sur une canne blanche et qui est connecté au smartphone de l’utilisateur via une application mobile dédiée. Grâce des ultrasons, il permet à l’utilisateur de percevoir et d’éviter les obstacles qu’il croise. « Grâce à notre innovation, les personnes malvoyantes se sentent plus en sécurité et retrouvent confiance en elles. 96 % de nos utilisateurs disent ne plus se choquer sur des obstacles. »
Reproduire l’environnement sonore en 3D
Pour aller plus loin, l’entreprise vient de sortir une nouvelle génération de Rango. « Nous lui avons intégré une perception 3D de l’environnement, grâce à la réalité augmentée sonore, explique Hugues de Chaumont. Les risques de collision avec des obstacles sont calculés. Rango informe l’utilisateur, via des écouteurs extra-auriculaires, s’il y a un risque de collision. En cas d’obstacle avéré, il génère un son en 3D (à gauche, au centre, ou à droite…) permettant de localiser et d’éviter l’obstacle. » Développée en interne et avec des laboratoires de recherche, l’innovation a aussi bénéficié d’un programme européen.
Hugues de Chaumont entame la commercialisation du dispositif (marqué CE) dans les pays européens qui remboursent ce type d’équipement (Espagne, Allemagne, Suisse et Belgique). Pour la France, GoSense espère obtenir le remboursement par la Sécurité sociale en 2023 (prix : 2.000 euros). Pour se développer, la société travaille avec des distributeurs spécialisés, des organismes caritatifs qui peuvent financer des équipements et des ambassadeurs GoSense, sur le même principe que les vendeurs à domicile.
GoSense fait fabriquer sa solution en France, dont 86 % en Auvergne-Rhône-Alpes. « D’ici la fin 2022, c’est un Esat de Lyon qui assemblera le produit », se réjouit Hugues de Chaumont qui a levé 1 million d’euros en 2020 auprès de réseaux de business angels, de family office et en endettement. Pour cette année, GoSense vise les 300 Rango vendus.
Cet article a été publié dans le numéro 2455 de Bref Eco.