Gabriel Tissandier, à gauche, aux côtés de Cédric Bernard qui pilote au sein du Groupe Bernard la digitalisation et l'innovation.
V.Riberolles
La société Proovstation, portée à l’origine par le distributeur de véhicules le groupe Bernard, concentre désormais ses efforts sur la commercialisation de son portique de détection de dommages pour les voitures et les petits utilitaires. Il fait déjà l'objet de 73 commandes en France et en Europe.
Dans l’enceinte de la plateforme GCA (groupe Charles André) à Corbas au sud de Lyon, Cédric Bernard, responsable de la transformation digitale et de l’Innovation au sein du groupe Bernard, et Gabriel Tissandier, directeur général de la société Proovstation, ont présenté ce mercredi l’une des stations de détection des dégâts de véhicules. La Proovstation était attendue au tournant après la présentation réussie au CES de Las Vegas en 2019.
Pour rappel, ce projet lancé en 2014 et soutenu financièrement par le concessionnaire Bernard consistait à mettre sur le marché de l’inspection des voitures de tourisme et des petits utilitaires, un portique capable de détecter de manière automatique tous les impacts et les dommages de la carrosserie (roues et vitres comprises) avec un rapport horodaté, géolocalisé et sécurisé (notamment grâce à la blockchain) contenant des photos conservatoires HD. La démonstration des capacités du portique a été plus que réussie.
1.500 véhicules en continu sur 24 heures
La Proovstation scanne un VL en 3 secondes et génère près de 1 000 photos qui sont envoyées à l’équipe chargée de labelliser (isoler et spécifier chacune d’entre elles) avant l’émission du rapport de contrôle. Et même si un opérateur doit toujours faire un passage de quelques minutes pour affiner le diagnostic, le portique génère un taux de détection de 80 à 85 % de tous les dommages, à partir de 4 millimètres. « D’ici deux mois, un gap sera franchi, se félicite Cédric Bernard avec un taux de 95 %. Et dès la fin 2020, nous serons capables de détecter 80 % des dégâts en deçà de 2 millimètres. »
Avec une capacité de 1.500 véhicules en continu sur 24 heures, la preuve de concept est faite sur le plan technique et aussi financier puisque le système réduit de manière drastique le temps et le coût d’immobilisation sur les plateformes de stockage.
Vingt à trente exemplaires par mois
Proovstation concentre désormais ses efforts sur l’industrialisation et la commercialisation d’une offre proposée en location sur une durée de 48 mois pour un coût mensuel d’environ 5.000 euros. La station compte dix exemplaires en activité. Au total, son carnet de commandes représente 73 unités sur le marché français mais également en Afrique du Nord, au Danemark, en Suède et aux Pays-Bas.
Et si un test client est programmé aux Etats-Unis en 2021, « la priorité reste l’Europe. » Le délai de livraison est aujourd’hui de quatre mois. Le site de montage du portique installé dans l’usine d’un industriel français du Val de Loire, peut sortir entre vingt et trente exemplaires par mois avec, comme cibles prioritaires, les constructeurs lors de l’étage du contrôle qualité, les logisticiens en véhicules neufs et d'occasion, les enchéristes et les distributeurs-réparateurs.