Oncoméca espère fabriquer 2.000 de ses appareils chaque année à partir de 2025.
DR Oncoméca
Tester les grains de beauté suspicieux grâce à un appareil de la taille d’une brosse à dents électrique relié à une tablette : c’est l’idée de la start-up lyonnaise Oncoméca, cofondée par Yannis Robin Lespinasse et Julien Chlasta.
« Oncoméca, c’est un appareil qui vient s’appuyer contre la peau et qui va reconstituer en 3D le grain de beauté, envoyer le tout à une intelligence artificielle en ligne et rendre un diagnostic en direct », explique Yannis Robin Lespinasse. Son innovation est issue d’un double constat : une diminution du nombre de dermatologues en France, « créant des délais de six à neuf mois, selon les régions, pour obtenir un rendez-vous chez un spécialiste » et un accroissement de la fréquence des mélanomes depuis vingt ans. Un paradoxe lourd de conséquences car entre la première année de développement d’un mélanome et la deuxième, les chances de survie des patients passent de 94 % à 40 %.
Avec Oncoméca, Yannis Robin Lespinasse souhaite rendre le diagnostic des mélanomes accessible aux médecins généralistes et pharmaciens pour accélérer la prise en charge des patients. « Si l’appareil détecte un cancer, l’idée c’est de retirer le mélanome la semaine suivante. »
Bientôt des tests en conditions réelles
Pour l’instant, le dispositif a seulement été testé sur des morceaux de peau issus du bloc opératoire. Mais dès cet été démarre la phase d’étude clinique. Oncoméca étant lauréat de l’appel à projets « Innovation Clinique », porté par les Hospices Civils de Lyon et Lyonbiopôle, l’ensemble des coûts de cette étude sera pris en charge par les HCL.
Selon Yannis Robin Lespinasse, « l’objectif est de travailler avec un comité d’experts qui va venir confirmer ou infirmer le diagnostic réalisé par l’appareil ». Les résultats de cette première étape devraient être publiés début 2023. Viendra ensuite la seconde phase de test, « pour certifier l’intelligence artificielle ». Très contraignante et réalisée à l’échelle internationale, elle laisse entrevoir une mise sur le marché d’Oncoméca d’ici 2025.
Yannis Robin Lespinasse envisagera alors la production de près de 2.000 appareils par an avec une commercialisation en France et à l’étranger. « L’idée est de fonctionner en marque blanche. Et, pour cela, nous discutons avec des grands distributeurs et des spécialistes de dispositifs médicaux. »
Cet article a été publié dans le numéro 2495 de Bref Eco.