Romain Fournier et Clément Favier, les deux créateurs de ParkMatch.
Après l’Airbnb de l’immobilier, celui des parkings ! Il fallait s’y attendre. D’un côté, des automobilistes qui perdent du temps à la recherche de places de stationnement en ville. De l’autre, des garages laissés vides par des propriétaires absents le temps d’une journée, d’un week-end ou davantage. Cela alors que les parkings publics sont de plus en plus chers...
La solution proposée par la jeune société lyonnaise ParkMatch pourrait bien débloquer la situation. ParkMatch est une plateforme de location automatisée, sans contact préalable entre propriétaires et automobilistes. Pas de remise de bip en mains propres ni équipement spécifique sur le système d’ouverture des parkings. Protégé par deux brevets, le système repose sur une télécommande connectée et un logiciel.
A la recherche d’une place de stationnement, le conducteur géolocalise les places libres à proximité. Le code du parking lui est alors transféré sur sa télécommande. Les paiements sont bien sûr automatisés, le tarif étant fixé librement par le propriétaire, sur conseil de la plateforme. Idéal pour des rendez-vous professionnels ou une sortie au restaurant, la réservation peut se faire en temps réel ou à l’avance. « La technologie développée, compatible avec les standards européens d’ouverture de garages sécurisés, s’adapte à 80 % des équipements de fermeture/ouverture ; elle n’implique pas d’installation particulière », confirme Romain Fournier, cofondateur de la société avec Clément Favier.
Lancement commercial imminent
Les deux ingénieurs de 27 ans, rejoints par deux développeurs et un marketeur/communicant, sont désormais dans les starting blocks. Les derniers tests en conditions réelles sont en cours. Après quelques centaines de milliers d’euros d’investissements personnels, de « love money » et d’aide publique (bourse French Tech), la tournée des salons professionnels se poursuit : London Tech Days la semaine dernière puis CES de Las Vegas en janvier. Il sera alors temps d’envisager une nouvelle levée de fonds, entre 1 et 1,5 million d’euros, pour lancer la machine commerciale et l’industrialisation. ParkMatch se rémunérera grâce à une marge sur chaque transaction, voire sur un système d’abonnement, la télécommande étant vendue à prix coûtant.
« Dans un premier temps, nous voulons nous implanter dans les douze plus grandes agglomérations françaises. Elles totalisent un million de places de parking privées et sécurisées : 340.000 places à Paris et 125.000 à Lyon, par exemple. En année 4, nous visons 6 millions d’euros de chiffre d’affaires », explique Romain Fournier. Sorti de l’incubateur d’EMLyon, ParkMatch s’est aussi rapproché de l’incubateur parisien Via-ID, spécialisé dans l’éco-mobilité. En observateur.
Cet article a été publié dans le numéro 2306 de Bref Eco.