"Nos méthodes originales de screening optimisées par IA pourront aussi accélérer, à terme, le repositionnement de médicaments ou prédire les effets secondaires d’une molécule en développement", indique Sébastien Mourey.
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La start-up ScreenACT, basée à Doyet, utilise l’analyse de données et l’intelligence artificielle (IA) pour faciliter et garantir une inclusion plus égalitaire des patients atteints de cancer, dans les essais cliniques. Un "annuaire intelligent" sera bientôt mis à disposition des établissements de santé.
Aujourd’hui, beaucoup de patients en oncologie qui pourraient entrer dans des essais cliniques innovants n’y sont jamais intégrés. En cause : un système peu digitalisé, aux méthodologies manuelles chronophages. Parallèlement, trouver l’essai adapté à chacun parmi des centaines relève du parcours du combattant pour les professionnels de santé. Pour développer des technologies innovantes, Sébastien Mourey a créé ScreenACT, après quinze ans d’expérience dans l’industrie pharmaceutique et un diplôme en immuno-oncologie. Son équipe de cinq personnes, non salariées actuellement, travaille sur fonds propres et grâce à un apport de Bpifrance.
Un annuaire intelligent bientôt lancé
Une Web-application de pré-screening ou détection, s’appuyant sur la data science, est en phase finale de bêta-test auprès de plusieurs médecins. Elle permet une interprétation instantanée, claire et visuelle de tous les essais cliniques ouverts et adaptés à chaque patient, en fonction des données remplies par le professionnel de santé. Cet annuaire intelligent, qui doit être mis en service en avril 2022, aidera les établissements de santé et les laboratoires à optimiser la performance de leurs essais cliniques et garantira un accès plus large aux nouvelles stratégies thérapeutiques.
« Nos méthodes originales de screening optimisées par IA pourront aussi accélérer, à terme, le repositionnement de médicaments ou prédire les effets secondaires d’une molécule en développement. Face à une absence de normalisation, des milliards de données de santé ne sont pas accessibles pour la recherche et sont à reprendre une par une. Notre objectif est donc de créer dès maintenant, un système structuré pour toutes les nouvelles données », précise Sébastien Mourey.
En intégrant récemment le pôle de compétitivité santé Lyonbiopôle, l’équipe espère doper sa croissance, notamment en accédant plus facilement à des appels à projets européens. ScreenACT travaille également avec des étudiants en IA appliquée en santé, afin de développer des algorithmes capables d’indexer des essais cliniques de façon quasi-automatique.
Cet article a été publié dans le numéro 2484 de Bref Eco.