Emmanuel Ranc, à droite, aux côtés de Xavier Niel et Laurent Wauquiez lors du Digital Summit à Lyon le 30 janvier 2017.
Traçabilité, sécurisation de droits ou de données, partage d’informations… Les champs d’applications promis par la technologie de la start-up clermontoise sont immenses.
Créée l’été dernier à Clermont-Ferrand par sept associés aux profils complémentaires, Yes it is a récemment fait parler d’elle pour le prix qu’elle a reçu au CES de Las Vegas, récompensant son disque vinyle connecté. Une puce placée sur le disque permet d’accéder, via son smartphone, à l’univers de l’artiste et à une communauté.
L’idée de base de Yes it is est de rendre connectés des objets qui ne le sont pas grâce à des puces RFID et NFC (transmission de données sans contact). Mais ces puces ne représentent que la partie émergée de l’iceberg. Le cœur du savoir-faire, c’est en réalité la plateforme informatique hautement sécurisée qui permet de faire communiquer tout objet, de l’authentifier, le localiser et de partager le contenu. Ainsi, le disque connecté n’est-il qu’une vitrine. Les associés de Yes it is comptent sur d’autres secteurs pour se développer.
L’industrie pharmaceutique en ligne de mire
Emmanuel Ranc, président, parle en premier lieu de l’industrie pharmaceutique qui devra trouver un moyen de tracer ses boîtes de médicaments à partir de 2019. Grâce à un identifiant unique et sécurisé associé à la puce qui sera collée sur la boîte, la traçabilité et l’authentification du produit est assurée. La logistique, l’agroalimentaire et l'industrie du luxe sont également dans le viseur. Dans le luxe, l’idée réside dans l’assurance pour le consommateur d’acheter un objet authentique.
Des étiquettes à intelligence embarquée
Dans l’agroalimentaire, le concept peut aller beaucoup plus loin. « Nous travaillons sur des étiquettes à intelligence embarquée, révèle Emmanuel Ranc. Elles prennent la température toutes les cinq minutes pendant six mois. Tous ces paramètres ainsi que les données de traçabilité sont accessibles par un smartphone. C’est un système de la taille d’une carte de crédit qui met en œuvre une puce, une batterie, un capteur et une antenne (de l’encre conductrice) et qui coûte dix fois moins cher que les produits existant. »
Nous apportons vraiment un retour sur investissement
Globalement, c’est surtout sur la traçabilité industrielle que Yes it is mise. « Nous sommes très confiants car nous apportons vraiment un retour sur investissement ». Emmanuel Ranc a rapporté d’innombrables cartes de visite du CES. « Pour nous, le CES, c’est deux ans d’activité commerciale captée en trois jours ! »
Yes it is envisage un chiffre d’affaires de 300.000 euros dès cette année et un doublement d’activité tous les ans.