La nouvelle extension de la ligne 17 du tram était prévue dès le projet initial.
Clément Vergély
À deux pas de la Suisse, la communauté d’agglomération d’Annemasse est confrontée à des embouteillages permanents liés au trafic frontalier. Les aménagements réalisés ces dernières années s’inscrivent dans une stratégie privilégiant les alternatives à l’auto-solisme.
RER frontalier du Léman Express, voie verte du Grand Genève, prolongement de 2,5 km de la ligne 17 du tram exploité par les Transports publics genevois (TPG) au-delà de la frontière suisse pour la desserte des communes de Gaillard, Ambilly et Annemasse, bus à haut niveau de service, parkings relais… Ces dernières années, des investissements lourds ont considérablement amélioré les conditions de circulation sur le territoire d’Annemasse Agglo (92.000 habitants). En position d’entonnoir au débouché du bassin de vie et d’emploi de Genève auquel elle appartient, la communauté d’agglomération a vu croître sa population de 40 % en 30 ans. Elle met en œuvre depuis 2014 son plan de déplacement urbain et planche sur un plan de mobilité planifiant et finançant sa politique pour la période 2025-2035.
Une nouvelle extension du tram
Confortée par une fréquentation dépassant les prévisions (8.500 passagers/jour), la nouvelle extension de la ligne 17 du tram était prévue dès le projet initial. Elle représente un investissement de 50 millions d’euros apporté par l’État, l’Agence de l’eau, le Département, l’Agglo et la commune ainsi qu’une contribution de 11,5 millions d’euros de la Confédération helvétique. Engagés en septembre 2023 pour une livraison fin 2025, les travaux portent sur la réalisation de 1,3 km entre le parc Montessuit et le lycée des Glières, avec un nouveau terminus et deux arrêts supplémentaires pour la desserte de l’entrée de ville et du centre. Elle est l’occasion de rénover la voirie et l’espace urbain, végétalisé grâce à des plantations d’arbres et de prairies. À travers une mobilité plus apaisée, l’ambition est de redessiner le cœur de l’agglo pour offrir des lieux de vie plus attractifs et plus agréables.
Un parking relais sur 5 niveaux
La construction du parking Aubrac, au futur terminus de la ligne 17, doit inciter les frontaliers mais aussi les habitants d’Annemasse à laisser leur véhicule pour utiliser les transports en commun. Confié à l’architecte Clément Vergely, le programme comptera 200 places pour les voitures, 67 pour les vélos ainsi que des locaux techniques pour l’exploitation du tram. Compte tenu des contraintes du site, tout en longueur et présentant un fort dénivelé, ses 6.000 m² se répartissent sur cinq niveaux. Le parking se caractérise par une forme compacte qui crée une distance par rapport aux maisons voisines et permet de créer un cœur d’îlot végétal avec un système de jardin en étage traitant les eaux pluviales. Une ombrière constituée par 650 m² de panneaux photovoltaïques prendra place au dernier étage. De l’ordre de 6 millions d’euros financé par Annemasse Agglo avec le Département et l’État, l’investissement sera livré fin 2025.
Un parvis en pavé reliera le futur terminus du tram au parking Aubrac (Folia)
Cet article est issu de notre hors-série « Les Champions des Territoires Durables, à retrouver ici.