Bruno Bernard, nouveau président de la Métropole de Lyon.
Renaud Alouche
L’assemblée inaugurale de la Métropole de Lyon était, bien sûr, très attendue. Autant que le tout premier discours du nouveau président, l’écologiste Bruno Bernard, l’une des nouvelles figures des récentes élections qui ont considérablement verdi le paysage politique territorial français.
On attendait ce moment depuis plusieurs jours. Le premier discours officiel de Bruno Bernard, en sa nouvelle fonction de président de la Métropole de Lyon, trace quelques pistes (cyclables) même s’il ne lève pas toutes les interrogations.
Face à une assemblée plus jeune et beaucoup plus féminine que jusqu’à présent, Bruno Bernard a pris la mesure de ses responsabilités et a voulu convaincre « les habitants du Grand Lyon que c’est ici que nous améliorons leur vie quotidienne. Que c’est ici que nous construisons leur avenir ». Sans allusion à la mairie de Lyon, à la tête de laquelle on trouve désormais un autre écologiste, en la personne de Grégory Doucet.
D’emblée... les vélos
Sans attendre, le nouveau président a espéré « que rapidement, défilera une armée de vélos, sur notre REV : Réseau Express Vélo ». Le ton était donné.
Quant aux solutions et aux actions, elles passent d’abord, selon lui, par une adaptation des modes de vie. « S’adapter, ce n’est pas se soumettre. C’est résister aux épisodes caniculaires, résister aux inondations, résister aux catastrophes climatiques. C’est aussi s’attaquer aux causes du dérèglement climatique. L’Accord de Paris nous oblige. Nous mettrons en place les solutions territoriales pour honorer les engagements de la France ».
Et l’économie ?
Alors qu’une bonne partie des dirigeants d’entreprise s’interroge voire s’inquiète de l’arrivée des Verts au pouvoir local, Bruno Bernard s’est voulu rassurant : « Nous ferons la démonstration que la transition écologique est compatible avec l’économie, qu’elle est même une opportunité qui redonne du sens à l’économie ». Dans l’immédiat, et pour répondre à la crise économique et sociale provoquée par la crise sanitaire, « notre rôle est de l’amortir, de relancer la commande publique au plus vite et d’aider les secteurs qui sont les plus durablement touchés, notamment le tourisme et la culture ».
Contact avec la Région
Après un rappel des nécessaires solidarités avec les jeunes (sera menée une « expérimentation du RSA Jeune si le gouvernement ne le fait pas ») et les aînés et personnes dépendantes, le sujet central des déplacements urbains et interurbains, censé contribuer à la diminution des inégalités territoriales, est arrivé. « Je prendrai rapidement contact avec le président de la Région pour avancer sur le projet de RER à la lyonnaise et sur la tarification unique entre le Sytral et la SNCF. Nous augmenterons de 20 % l’offre de bus, réaliserons 20 km de tramway supplémentaires dans le mandat, et j’espère des premières télécabines. Pour le métro, nous lancerons la prolongation d’au moins une ligne ou en créerons de nouvelles (...) »
Hommage à Kimelfeld et Collomb
Enfin, pour respecter la politesse républicaine, Bruno Bernard a conclu par des remerciements à ses prédécesseurs et néanmoins adversaires politiques. David Kimelfeld d’abord, qui « a, pendant trois ans, dirigé cette métropole avec investissement, écoute et collégialité ». Gérard Collomb ensuite qui a reçu un hommage appuyé, « personnel et sincère » : « Cher Gérard Collomb, c’est vous qui avez eu l’idée de cette métropole. C’est vous qui en avez fait la plus opérationnelle de nos collectivités (...) Votre engagement pour notre territoire inspire le plus grand respect. Vous êtes et resterez dans l’histoire de Lyon ». L’intéressé n’en attendait peut-être pas autant.