La sécurité des pistes cyclables : un point majeur pour le développement du vélo en ville ou en péri-urbain.
©Métropole de Lyon/Olivier Chassignol
Le président écologiste de la Métropole lyonnaise était il y a quelques jours en visite à Marcy l’Étoile, une commune de la deuxième couronne lyonnaise, pour évoquer le déplacement des salariés des quelques grandes entreprises qui y sont installées. Il devrait en tirer quelques enseignements sur les questions posées par les objectifs de décarbonation des déplacements domicile-travail.
Située à 14 km du centre de Lyon, Marcy l’Étoile compte 3 600 habitants et accueille… 8 500 salariés dans des entreprises et de renom : Sanofi, bioMérieux, l’école VetAgro Sup, la Clinique Les Iris ou encore l’INTEFP (Institut National du Travail, de l’Emploi et de la Formation). Inutile de dire que la voiture est le moyen de transport le plus utilisé entre domicile et lieu de travail, d’autant plus que le secteur n’est pas extrêmement bien desservi en transports en commun.
Plan de mobilité inter-entreprises
Depuis 2017, ces employeurs animent un plan de mobilité inter-entreprises (PMIE) destiné à permettre aux salariés de rejoindre cette zone autrement qu’en voiture. Ainsi, Vet Agro Sup et l’INTEFP proposent à leurs salariés un forfait couvrant tout ou partie des frais de déplacement des collaborateurs qui utilisent un cycle ou le covoiturage au moins cent jours par an sur leur trajet domicile-travail. Sanofi et bioMérieux, quant à eux, prennent en charge 100 % des abonnements TCL de leurs collaborateurs. C’est encore bioMérieux qui a installé une station de vélos électriques et a testé un robot de charge de voitures électriques. Ou à nouveau Sanofi qui a réservé 60 places aux covoitureurs sur son parking.
Des objectifs chiffrés ont été définis : réduction de 30 % de l’utilisation autosoliste de la voiture à horizon 2025 ; à horizon 2030, multiplication par 4 du nombre de collaborateurs venant à vélo et augmentation de 20 % le nombre de collaborateurs venant en transports en commun.
Pas si simple !
Considéré comme exemplaire par la Métropole, ce PMIE, désormais baptisé « plan de mobilité employeur commun (PdME-C) » dans le cadre de la loi d’orientation des mobilités, n’en présente pas moins quelques lacunes. Des difficultés soulignées par les acteurs eux-mêmes face à Bruno Bernard venu prendre le pouls et préparer une deuxième version de ce plan. On sait, en effet, que les déplacements à vélo sont l’un des grands objectifs de la mandature de la Métropole, porteuse par exemple d’un projet de REV (Réseau Express Vélo).
Pistes cyclables trop peu nombreuses et discontinues ou mal sécurisées, transports en commun peu coordonnés entre eux, offre insuffisante de bus et autres navettes, animation des plans de déplacements très dépendante du volontariat dans les entreprises, temps trop long des décisions publiques d’aménagement, peur des accidents pour les personnes peu à l’aise sur un vélo, culture de la voiture encore très forte, etc. Autant de freins qui pèsent lourd face aux avantages indéniables du vélo, en matière de santé publique particulièrement.
Carotte et bâton
Le développement des déplacements doux passe sans doute par un nouvel équilibre entre suggestions et contraintes. Entre carotte et bâton. Mais la Métropole se veut didactique et positive. Comme le dit Fabien Bagnon, vice-président délégué à la voierie et aux mobilités actives : « Nous serons aux côtés des entreprises pour réussir collectivement cette démarche ».