Pôle de traitement des déchets de la Tienne sur lequel Organom prévoit de construire sa future chaufferie.
Cités Plume / Organom
Grand Bourg Agglomération confie la construction de son troisième réseau de chaleur urbain à Engie. Le nouvel équipement sera relié à la future chaufferie d'Organom. Deux gros investissements sur le bassin burgien.
Grand Bourg Agglomération (GBA) confie à Engie Solutions la création et l’exploitation d'un nouveau réseau de chaleur d’une longueur de 8 kilomètres. Il sera construit au nord de Bourg-en-Bresse et alimentera l'hôpital de Fleyriat (50 % de la consommation de ce réseau), le gymnase et le lycée agricole des Sardières, une station d’épuration, le siège des pompiers de l'Ain, des industriels ou entreprises tertiaires. L'opérateur privé construira un réseau de transit de 3 kilomètres, raccordé à la future chaufferie d’Organom (lire encadré), le syndicat de gestion des déchets inertes, en projet sur son site à Viriat.
De la chaleur produite avec des CSR
Le nouvel équipement, d'une capacité de 9 MW, produira de la chaleur à partir des déchets résiduels (Combustibles solides de récupération) collectés par le syndicat. Le nouveau réseau de distribution de chaleur sera également alimenté par une deuxième chaufferie (puissance totale de 3,6 MW), construite et exploitée par Engie Solutions pour valoriser les calories présentes dans les eaux traitées de la station d’épuration de Bourg-en-Bresse.
Pour GBA, l'investissement global s'élève à 24 millions d'euros. Le contrat d'exploitation du nouveau réseau court sur 25 ans. C'est le troisième réseau que l'intercommunalité confie en exploitation à Engie Solutions renouvelables. Les deux réseaux existants, Reyssouze et la Vinaigrerie, alimentent environ 140 abonnés en chauffage et eau chaude sanitaire, grâce à trois chaufferies bois interconnectées. Au total, Grand Bourg Agglomération comptabilisera près de 37 kilomètres de réseaux « très largement décarbonés ».
Un projet de chaufferie controversé
Le conseil syndical d'Organom a entériné à une large majorité, le 18 juin 2024, le projet de construction d’une chaufferie alimentée par des déchets solides résiduels sur le site de La Tienne à Viriat. Un choix dicté par la loi, interdisant à partir de 2030 d'enfouir ce type de déchets, sous peine d'imposer à ceux qui ne s'y conformeraient pas, une très lourde taxe sur les activités polluantes.
Mais cinq intercommunalités du sud et de l'ouest du département de l'Ain, sur les neuf adhérentes à Organom (dont la plus importante Grand Bourg Agglomération) s'opposent au projet de chaufferie, dénonçant le dérapage de son coût qui était initialement d'une vingtaine de millions d'euros et qui s'élève aujourd'hui à 62 millions d'euros. Le président de la communauté de communes de la Plaine de l’Ain (CCPA), Jean-Louis Guyader, a déposé un recours contentieux auprès du tribunal administratif. Yves Cristin, président d'Organom, explique dans un Quizz sur le site Internet du syndicat, qu'une chaudière plus performante a été ajoutée et que l'inflation est aussi passée par là.