Après six mois de négociation sur les tarifs avec Rhônexpress, la Métropole veut finalement rompre le contrat de concession.
Rhônexpress
Le torchon brûle vraiment, cette fois, entre, d’un côté la Métropole de Lyon et le Sytral et de l’autre, le consortium Rhônexpress et son mandataire, Vinci. Le président de la Métropole, David Kimelfled vient d’annoncer vouloir réunir un conseil syndical extraordinaire au mois de janvier afin de soumettre au vote la résiliation du contrat liant les deux parties.
Pour la Métropole, ce contrat est un héritage du Conseil général qui avait attribué en 2007 à Rhônexpress (Vinci, Transdev, Vossloh Infrastructure Service, Cegelec Centre Est et Caisse des Dépôts) la concession de la liaison entre Lyon et l’Aéroport Saint-Exupéry pour trente ans. Dès le début, les conditions du contrat et de l’exploitation avaient été décriées : l’investissement consenti par le concessionnaire était en fait remboursé par le Conseil général, le prix du transport était exorbitant, le contrat interdisait de créer une ligne de bus parallèle. Sans parler des polémiques sur le tracé.
Un appui fort de la Chambre régionale des comptes
Plusieurs coups de boutoirs ont déjà été donnés par la Métropole, qui s’appuie sur un rapport de la Chambre régionale des comptes d'Auvergne-Rhône-Alpes indiquant que « l’ensemble des circonstances appelle les parties à discuter d’une adaptation du cadre de l’exploitation ».
Une première victoire de la Métropole et du Sytral a été actée avec une décision de justice permettant d’organiser une desserte parallèle en bus. Mais la Métropole voulait aller plus loin et a engagé une renégociation des conditions d’exploitation pour voir le prix du billet Rhônexpress diminuer. À l’issue de six mois de négociation – et à quelques mois des élections municipales et métropolitaines -, les élus ont finalement pris une décision radiale. David Kimelfeld, président de la Métropole de Lyon, et Gérard Claisse, son vice-président en charge des marchés publics, ont demandé aujourd’hui la convocation d’un conseil syndical extraordinaire au mois de janvier afin de soumettre au vote la résiliation du contrat. Les deux hommes considèrent, dans un communiqué, que « la meilleure solution pour préserver les intérêts des Grands Lyonnais est celle de la résiliation du contrat. Cela permettra d’offrir une tarification véritablement attractive et de redonner à la collectivité tous les leviers pour améliorer la mobilité du quotidien et la desserte de l’Est lyonnais. »
Proposer une baisse des tarifs sensible
Le même communiqué explique que la résiliation du contrat Rhônexpress n’aura aucun impact pour les usagers, le service continuant à être opéré par la société CFTA du groupe Transdev. Et que cette résiliation permettra de proposer courant 2020 une baisse des tarifs sensiblement supérieure à celle proposée par le délégataire actuel. Quid d'une éventuelle pénalité à payer ? Une conférence de presse est annoncée ce vendredi 6 décembre pour plus de détails.