Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon et président du Sytral.
JFB
Au 1er janvier prochain, en passant du statut de syndicat mixte à celui d'établissement public local, le Sytral deviendra l'autorité organisatrice des mobilités des territoires lyonnais. Son périmètre s'élargit. Sa gouvernance est modifiée. Une évolution qui n’est pas acceptée par tous.
La Loi d’Orientation des Mobilités de décembre 2019, puis une ordonnance du gouvernement, ont permis la création d’un Etablissement Public Local se substituant au Syndicat mixte des Transports pour le Rhône et l’Agglomération Lyonnaise (Sytral). À compter du 1er janvier 2022, c'est l’Autorité Organisatrice des Mobilités des Territoires Lyonnais (AOMTL) qui lui succédera. Cette nouvelle structure s’étendra sur un périmètre regroupant 11 intercommunalités du Rhône et de la Métropole de Lyon, soit 1.845.000 habitants répartis dans 263 communes. Elle aura compétence sur la totalité du département du Rhône, plus sept communes de la Loire, une commune de l’Ain et la partie rhodanienne de Vienne-Condrieu-Agglomération. Elle doit permettre d’optimiser de façon plus cohérente l’offre en transports collectifs à l’échelle d’un territoire bien plus vaste. En ce sens, elle prévoit l’instauration d’une tarification unifiée à l’échelle de ce périmètre élargi, la coordination des services, l’information multimodale…
La Métropole de Lyon restera de très loin la première contributrice à son budget avec un effort financier croissant à la hauteur des ambitions du plan de mandat : 127,5 millions d’euros en 2020, 151 millions en 2022…, jusqu’à 200 millions en 2026. Ceci vient d’être adopté par le Conseil métropolitain. Dans la foulée, les élus ont voté une subvention supplémentaire d’un montant de 500.000 euros pour financer des études de développement de l’Etoile Ferroviaire Lyonnaise. À ce sujet, depuis l’été 2020, la Métropole et le Sytral ont soumis à la Région plusieurs propositions concrètes sur l’intégration tarifaire TER-TCL et le développement d’une offre de services de type RER sur les axes de l’étoile ferroviaire lyonnaise sans qu’à ce jour des avancées notoires n’aient été annoncées.
Quatre groupes d’opposition n'ont pas participé pas au vote
Mais c’est la composition du conseil d’administration de l’AOMTL, qui va se substituer au conseil syndical du Sytral, qui a mis le feu aux poudres dans l’hémicycle. Sur les 150 membres formant le conseil de la Métropole, répartis en 10 groupes, 4 d’entre eux appartenant à l’opposition et représentant 66 membres, n’ont pas participé au vote, refusant de « cautionner une mascarade ». Alors qu'ils disposaient jusqu'ici de 7 représentants au Sytral, ils n'en auraient eu plus que 4 dans la nouvelle entité. Trois d'entre eux ont donc refusé d'y siéger.
Ainsi, dans la nouvelle AOMTL, la Métropole de Lyon aura 24 sièges sur 38 dont un seul pour l'opposition.